Algérie

« L'école a failli à sa mission »



« L'école a failli à sa mission »
Cette vénérable retraitée de l'enseignement est auteur de plusieurs livres dédiés à des écrivains de talent qu'elle veut faire connaître aux lecteurs. Nous l'avons rencontrée samedi dernier à la librairie du Tiers monde à Alger à l'occasion de la vente-dédicace de son dernier ouvrage intitulé : « Benhadouga, la vérité, le rêve, l'espérance », paru aux éditions Casbah. A chaque dédicace, elle pose cette question : « Avez-vous lu ?'Benhadouga'' ' » Affable, elle a bien voulu répondre à nos questions.Pourquoi vous êtes-vous intéressée cette fois-ci à la figure de Abdelhamid Benhadouga 'J'ai initié une collection qui s'appelle Empreintes aux éditions Casbah pour faire la promotion de la culture afin que les jeunes connaissent un peu le patrimoine littéraire qui n'a pas été enseigné à l'école. Ces jeunes curieux de savoir, je leur présente des ?uvres en expliquant l'ancrage social. J'en suis au huitième, j'ai écrit sur Mohamed Dib, Mammeri, Malek Ouari, Mouloud Feraoun, Taous Amrouche et Tahar Djaout (qui paraîtra bientôt). Je pense que ce sont des Algériens qui ont écrit sur leur pays qu'ils aimaient tant. Aujourd'hui, je présente Benhadouga qui gagne à être connu, il a écrit en arabe et est beaucoup lu dans les pays arabes. Grâce à la traduction de Marcel Bois, les livres de Abdelhamid Benhadouga sont lus par un grand nombre de lecteurs. Toutes ses ?uvres ont été écrites après l'Indépendance et il y a plus de trente ans il a vu venir les dérives de l'Indépendance. Il est avant-gardiste et toutes ses ?uvres révèlent un homme d'une grande humanité et d'une très grande valeur intellectuelle. Ses ?uvres sont « Le vent du sud », adapté au cinéma par le cinéaste Slim Ryad, « La fin d'hier », « La mise à nu », « Djazia et les derviches », « Je rêve d'un monde », « Blessures de la mémoire » (nouvelle). Avez-vous d'autres projets 'Après l'ouvrage sur Tahar Djaout qui est à la lecture et l'édition, le prochain ça sera Rachid Mimouni. Il faut que les lecteurs comprennent que j'utilise la simplicité pour que les ouvrages soient lus facilement. J'ai travaillé sur ceux des années 50, c'était courageux, maintenant je travaille sur ceux d'après l'Indépendance, ils ont dit des vérités qui n'ont pas été dites. Avez-vous eu des échos sur votre travail dans les écoles et les lycées, avez-vous été invitée 'Oui, j'ai eu des échos dans les écoles depuis que le ministère de la Culture a décidé de distribuer quelques-uns de mes livres. Je suis toujours fatiguée pour aller dans les écoles et les lycées mais j'anime des conférences, je l'ai fait à Biskra, Timimoun, Oran, Bouira, Tizi Ouzou (l'an dernier), il y a une demande culturelle incroyable qu'on ne voit pas toujours à Alger. J'ai près de cent mille lecteurs qui font le bouche à oreille et ça fait boule de neige. Je dédicace 30 à 40 livres à chaque fois. En se basant sur vos rencontres avec le public, pensez-vous que le jeune Algérien s'intéresse toujours au livre ' C'est pas que les jeunes ne s'intéressent pas à la lecture, il faut que l'école joue son rôle de formatrice, c'est l'école qui a failli. Pour y remédier, il faut organiser des ateliers de lecture dans les librairies, leur accorder du respect. Il faut nourrir leur intelligence. D. C.




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