L'éclipse

Surgissant du silence blanc des fjords étalés en cinémascope, tel un haut-relief, un visage illuminé par le sourire angélique d'une étoile qui vient du froid : Ingrid Bergman.Un sourire radieux, comme celui du soleil illustrant, avec un clin d'œil malicieux et complice, les dessins pour enfants.Une invite au bonheur de voir des images à profusion, illustrations lumineuses des cultures diverses et enrichissantes des peuples en évolution continuelle... des continents sauf Africa.Absente car aucune image (pourtant par myriade), aucun son (pourtant le chant du monde), aucun mot (pourtant semé à tout vent), à la véritable tribune du cinéma mondiale : la sélection officielle. Le reste n'est que probable prochainement sur cet écran.Africa, berceau de l'humanité où le sourire n'a pas encore chassé la nuit perpétuelle.Africa où, pour notre malheur, on ne raconte plus nos légendes riches en personnages hauts en couleur, en rebondissements inattendus, en exemple à suivre, en morale à ne plus mentir, cacher, voler, détourner, fainéanter, fuir...Surgissant dans le silence calciné des steppes, un coup de canon tonne au lointain. Les oiseaux quittent leurs nids. Un enfant pleure près d'une hutte abandonnée. La savane se vide. La guerre a remplacé la paix et le cinéma attendra...Suite et fin.