Algérie

L'échec recommencé de l'Exécutif



Le dernier Conseil des ministres présidé par Bouteflika n'en avait pas moins fait en promettant monts et merveilles à  une jeunesse désemparée et sans perspectives. La grogne est dans tous les secteurs et chez toutes les franges de la société. Mais l'Exécutif pourra-t-il réussir en un laps de temps ce qu'il n'a pu faire en 12 ans ' C'est le cas de le dire, le gouvernement n'est pas dans le défi mais dans le délire pour la simple raison qu'on a beau àªtre magicien, on ne peut certainement pas transformer l'échec en succès. C'est une équation impossible. Au mépris de toutes les lois économiques, on essaie donc de montrer à  l'opinion publique que les problèmes sont désormais pris en charge et trouveront comme par miracle une solution dans les tout prochains jours ou mois. Quel aveu d'échec pour un gouvernement qui n'a cessé pourtant d'annoncer que le pays est définitivement sorti de la crise. Que le taux de chômage a été ramené à  10%, un chiffre flatteur pour le pouvoir. D'aucuns savent que l'emploi est généré par la croissance. Ce n'est pas le cas. Le tissu industriel se réduit comme peau de chagrin. Ce secteur ne contribue, selon les chiffres présentés par le Premier ministre, qu'à hauteur de 5% au produit intérieur brut (PIB) alors que nos revenus dépendent toujours des recettes pétrolières. Ce qui veut dire que si jamais celles-ci venaient à  tarir, les Algériens mourraient de faim. En réalité,  à  la lumière des statistiques données par l'Exécutif lui-même, l'on n'a pu maîtriser ni l'inflation au détriment de l'emploi, ce qui aurait pu àªtre un choix économique délibéré, ni donner la priorité à  l'emploi en laissant volontairement échapper l'inflation.
Visiblement, on n'est ni dans l'une ni dans l'autre hypothèse. Navigant à  vue, sans vision ni perspective, le gouvernement a fini par atteindre les deux mauvais bouts de l'équation. C'est-à-dire qu'on a, en même temps, généré l'inflation sans régler le problème du chômage. L'inflation a donné lieu, comme on le sait, aux émeutes avec la flambée des prix des produits de première nécessité. Et le chômage endémique des jeunes qui ne cesse de provoquer des immolations un peu partout  dans le pays. En d'autres termes, ceux qui sont en charge des affaires économiques ont parfaitement échoué. En démocratie, pareil échec aurait été vite sanctionné par l'urne et les électeurs n'auraient pas hésité à  changer d'équipe. Ce n'est malheureusement pas le cas chez nous, l'Exécutif s'entête et tente plusieurs subterfuges.
Pour calmer les jeunes émeutiers, il légalise l'informel en retirant presque toutes les mesures prises pour le combattre et lance des campagnes de recrutement tous azimuts. L'essentiel, en fait, est de laisser passer la tempête à  travers l'annonce en grande pompe de décisions visant à  offrir, dans l'urgence, de l'emploi aux chômeurs.
Cependant, l'échec est tel qu'il est à  parier que le gouvernement lui-même ne croit pas à  la pérennité ni à  la justesse des solutions qu'il propose, mais s'agite dans tous les sens pour assurer la sienne. Pour cela, il n'hésite pas à  mettre la main dans la cagnotte pétrolière pour financer de précaires emplois. Il fait du social ni plus ni moins pour parer à  une éventuelle contestation de rue. Des replâtrages dont le coût politique sera payé cash.


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