L'échec recommencé

Certaines capitales, et même l'ONU, impliquées dans le Quartette (composé également des Etats-Unis, de l'Europe et la Russie) ont eu des réactions pour le moins inappropriées, sauf à  croire que l'unique but est d'entretenir l'illusion. C'est au sujet des discussions entre Palestiniens et Israéliens, mardi à  Amman, et celles-ci veulent dire ce que leur cadre leur permet. Il s'agissait de discussions, ce qui, dans le langage diplomatique, détermine l'enjeu et fixe les attentes, notamment des Palestiniens, plus préoccupés encore une fois de ne pas endosser l'échec. Et c'en est un, en ce sens que la procédure engagée est de celles qui remettent tout à  zéro, alors même que les Palestiniens et les Israéliens avaient, en différentes étapes du processus de paix, abordé et même avancé en passant directement aux négociations. Et si aujourd'hui, il y a échec parce qu'Israël a décrété la mort du processus d'Oslo, il faut en rechercher les causes et là où elles se trouvent, sans jamais s'arrêter à  des formules qui renvoient dos-à-dos occupant et occupé. Et nul besoin d'aller bien loin, en établissant sa fameuse feuille de route, le Quartette avait appelé à  l'arrêt de la colonisation israélienne. Même le gel lui a été refusé par Israël. Pourquoi donc chercher de nouvelles bases de départ, et même une nouvelle formule de négociation, alors même que les Palestiniens appellent à  l'application de la légalité internationale et qu'Israël s'y oppose '
En tout état de cause, pour les Palestiniens, cette réunion n'a donné lieu à  aucune percée. «La réunion de mardi entre les parties palestinienne et israélienne, en présence de la Jordanie et des représentants du Quartette, n'a rien apporté de neuf, parce que la délégation israélienne n'a fourni aucun élément nouveau pendant la rencontre», a expliqué une source palestinienne, réaffirmant que les Palestiniens ne reprendraient pas les négociations sans un gel de la colonisation. Ou plutôt si, puisqu'Israël poursuit sa politique de colonisation. Ce qui devrait gêner le Quartette et l'inciter à  faire valoir ses propres décisions portant sur la relance du processus de paix d'ici le 26 janvier, date à  laquelle les deux parties doivent avoir présenté leurs propositions détaillées en vue d'un règlement de la question. Ce qui laisse au moins dubitatif, le Quartette s'était engagé en 2003 pour l'édification d'un Etat palestinien durant l'année 2005. L'engagement était ferme, mais il n'a jamais été tenu. Beaucoup a d'ailleurs été dit sur le Quartette pour avoir accaparé un sujet aussi brûlant, sans jamais àªtre complexe, et réduit l'ONU au rôle de simple acteur perdant de ce fait un statut qui aurait dû àªtre dominant. Il a occupé l'espace pendant longtemps, mais sans jamais tenir ses propres engagements. Ce qui, en termes politiques, annonce sa mort, mais lui a ressuscité, même si visiblement, il n'y a rien à  en attendre. D'ailleurs, depuis sa prison, le dirigeant palestinien Marwan Barghouthi, appelle à  «cesser d'entretenir l'illusion» d'une reprise du processus de paix avec Israël, qu'il a qualifié de «cadavre». M. Barghouthi juge le moment venu d'adopter une «stratégie nationale palestinienne » et plaide pour «considérer 2012 comme l'année de la résistance populaire pacifique massive face à  la colonisation, l'agression, la judaïsation d'El Qods, le siège et les barrages». La direction palestinienne a déjà exploré d'autres voies et obtenu un premier succès en obtenant le statut d'Etat membre de l'Unesco. En attendant de siéger à  l'ONU. Parce qu'il est un des leaders, Marwan Barghouthi, qui a accepté d'intégrer les institutions palestiniennes issues des accords d'Oslo de 1993, est conscient de l'impact de l'intifadha. Un discours qui se veut la synthèse des différentes positions palestiniennes. Sera-t-il entendu '