Algérie

L'échec du roi



Un monarque désabusé
Un cuisant revers pour la diplomatie marocaine qui justifie la décision de Mohammed VI de procéder au limogeage de l'ensemble des directeurs centraux de ce département.
Ça va de mal en pis pour la diplomatie marocaine. A chaque jour suffit à sa peine. Pas encore remise de son tout récent déboire après l'invalidation de l'accord de pêche UE-Maroc incluant les eaux adjacentes au territoire du Sahara occidental par la Cour de justice européenne, ne la voit-il pas subir une autre déroute tout aussi retentissante' Le Front Polisario a fait annuler la ligne aérienne Paris - Dakhla, ville du Sahara occidental occupée par le Maroc.«La ligne aérienne de la compagnie Transavia liant la capitale française Paris à la ville de Dakhla dans le Sahara occupé prendra fin à la fin du mois de mars à la suite des efforts juridiques du Front Polisario», affirme le site marocain d'information Le Desk. Une désillusion! C'est en effet à partir de cette ville que Mohammed VI avait décidé de vendre son projet d'autonomie du Sahara occidental à la communauté internationale en y implantant le fameux forum de Crans Montana qui devait réunir le gotha de la finance mondiale, des hommes politiques de premier plan, des présidents de la République et des têtes couronnées. Un événement qui a tourné en eau de boudin suite à des campagnes de boycott exceptionnelles. Cela n'a pas découragé le pouvoir marocain qui compte revenir encore cette année à la charge. Avec une forte probabilité de se mettre à dos encore une fois la communauté internationale qu'il n'a cessé de défier et le droit international qu'il a constamment piétiné. Il faut en effet souligner que l'assignation déposée par le Front Polisario devant le tribunal de commerce de Créteil pour obtenir l'interdiction du vol et de l'exploitation de la ligne Paris-Dakhla repose sur l'arrêt rendu par la Cour de justice européenne. Son avocat s'est appuyé sur le jugement du 21 décembre 2016 prononcé par les magistrats de la Cjue qui interdit toute transaction commerciale sans l'aval du peuple sahraoui. «Quand Transavia veut faire une activité à Dakhla, il doit demander l'autorisation au Front Polisario et à personne d'autre», avait déclaré Maître Gilles Devers tout en soulignant que «le Maroc n'a pas le droit de donner des autorisations pour faire atterrir des avions». La justice française l'a suivi tout en confortant la Cour de justice européenne qui a rendu son verdict, le mois passé, en ce qui concerne l'accord de pêche conclu entre l'Union européenne et le royaume. «Compte tenu du fait que le territoire du Sahara occidental ne fait pas partie du territoire du Royaume du Maroc, les eaux adjacentes au territoire du Sahara occidental ne relèvent pas de la zone de pêche marocaine visée par l'accord de pêche», ont jugé les magistrats européens. «En concluant cet accord, l'Union européenne (ndlr) a violé son obligation de respecter le droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination», ont-ils souligné dans leur arrêt rendu, le 27 février 2018. Une porte ouverte pour le Front Polisario qui fera légitimement faire valoir que la ville de Dakhla occupée ne peut accueillir une manifestation imposée par le Maroc.
Des offensives remarquables de la diplomatie sahraouie qui a réduit celle du royaume, dictée par son monarque, en charpie. Ce qui a conduit Mohammed VI à pratiquement dissoudre son ministère des Affaires étrangères en remerciant l'ensemble des directeurs centraux de ce département. Une décision qui révèle que le dernier bastion en Afrique n'est pas loin de s'écrouler.


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