Algérie

L'échec comme programme



L'échec comme programme
Sellal a présenté, hier, le programme de Bouteflika aux membres du Forum des chefs d'entreprise.Bouteflika a-t-il réellement besoin de présenter un programme à des soutiens qui se sont manifestés avant même qu'il ne déclare sa candidature ' Certes, le FCE n'a pas pu souscrire à ce devoir de pétition avant la candidature, mais des appels pressants ont été lancés par les partis de la majorité, par ceux souhaitant en faire partie, par l'UGTA, par l'Union des commerçants, par les organisations d'"ayants droit", par les associations subventionnées... Bref, par presque tout ce qui "structure" et souscrit au budget national.N'est-ce pas, non plus, de la perte de temps et d'argent que de faire l'effort d'exposer et d'expliquer un programme alors que, comme l'a confirmé Sellal, "Bouteflika n'a pas besoin de faire campagne" ' Là, est justement le fond du problème : la perte de temps et d'argent.L'?uvre que les coteries organisées veulent voir se poursuivre. Perte de temps et d'argent pour le pays, pendant que rentiers et subventionnés de toutes catégories en gagnent, de l'argent et du temps !Sellal, qui a toujours su trouver la bonne formule pour exprimer le fond de la pensée dirigeante, l'a dit, hier, aux membres du FCE venus "découvrir" le programme qu'ils ont déjà soutenu : "La rente doit profiter à tous les Algériens." C'est, en effet, ce qui fait courir les partisans du quatrième mandat. Et c'est ce qui les fait courir depuis 1999, avec néanmoins cette précision que la rente ne profite pas à tous les Algériens. Certes, elle profite effectivement à pas mal d'entre eux, mais pas de la même manière : on ne peut sérieusement comparer le privilège de celui qui arrache enfin un logement social qu'il attend depuis vingt ans à celui du propulsé milliardaire qui décroche des marchés publics de gré à gré en cascade.Mais là n'est pas le propos. Car plus grave encore, le principe selon lequel "la rente doit profiter à tous les Algériens", s'il suggère une largesse tous azimuts du Trésor public, constitue une démarche strictement anti-économique. L'Algérie n'est pas un émirat pour faire de ses citoyens des rentiers qui paient et consomment ce que des étrangers produisent, ici ou chez eux, pour le leur vendre ! Riche ou pauvre, l'Algérien n'a pas vocation à être rentier ; il a vocation à produire.La rente, au lieu de profiter aux Algériens, devrait profiter à l'Algérie. Ce qui revient à une attitude exactement contraire à celle que le régime adopte depuis quinze ans et avoue vouloir maintenir dans son prochain mandat ! Car, enfin, la rente n'appartient pas aux Algériens électeurs de 2014, tout comme elle n'aurait pas dû revenir à ceux de 1999, 2004 et 2009.La rente appartient aux Algériens, toutes générations confondues, et n'a d'autre vocation que de servir au développement qui doit prioritairement "profiter" aux générations futures.Et c'est devant des entrepreneurs, transformés en clientèle de la rente, pour les besoins de la "stabilité" du régime, que le Premier ministre explique cette stratégie de l'échec érigée en programme. Il faudrait que tous les adeptes de "la rente pour tous" se souviennent de leur contribution à cette durable entreprise de contre-développement. Et de ne pas se défausser en l'imputant, à l'heure des comptes, au seul Bouteflika.M. H.musthammouche@yahoo.frNomAdresse email




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)