Algérie

L'eau se fait rare dans les zones rurales de Jijel



Si en ce début d'été la situation est encore loin d'atteindre son seuil critique, elle risque cependant de s'aggraver dans les prochaines semaines.Parallèlement à l'inscription et à la réalisation en cours de certains projets d'AEP au profit des agglomérations rurales à partir des barrages existants, l'été s'annonce pénible dans ces contrées, éloignées ou même proches des centres urbains. Pénible, non pas en raison de son contexte caniculaire, mais surtout à cause de l'absence des sources d'approvisionnement en eau potable. Si en ce début d'été la situation est encore loin d'atteindre son seuil critique, elle risque cependant de s'aggraver dans les prochaines semaines. "C'est après le mois de juillet que cela devient pénible après le tarissement des sources d'eau, mais cette année ce processus risque de survenir un peu plus tôt, car il n'y a pas eu beaucoup de pluie durant la saison hivernale", note le P/APC de Settara.
Celui-ci cite le cas de la localité de Tayarraou, qui reste la plus touchée, car elle ne dispose, selon lui, d'aucun moyen d'AEP. "Des projets sont inscrits pour les localités rurales, mais faudrait-il encore les voir se concrétiser, car même pour le centre urbain de la commune, l'eau du barrage de Boussiaba, qu'on a promis pour la fin du mois de mai, n'est pas encore pompée", souligne notre interlocuteur.
C'est dans ce contexte que des localités entières se préparent à affronter un énième été sans eau, à un moment où les promesses d'en finir avec ce problème meublent les interventions des responsables concernés à chaque fois que l'occasion leur est offerte. Des promesses qui durent depuis de longues années. Depuis que la wilaya de Jijel a bénéficié de la réalisation de plusieurs barrages. Les opérations prévues sont inscrites dans le sillage de la réalisation de ces ouvrages hydriques débordant d'eau, sans que la soif des localités situées sur leurs berges soit étanchée.
À El-Milia, qui attend d'un délai à l'autre le début de pompage de l'eau du barrage de Boussiaba, ce sont les habitants des agglomérations rurales qui peinent à s'abreuver. "Ce barrage est construit sur nos terres, sur les terres de nos parents et grands-parents, mais nous risquons de ne jamais profiter de son eau", regrette un riverain de ce bassin. "Je regarde chaque matin le plan d'eau de ce barrage, je le contemple tout en regrettant qu'il n'y ait pas d'eau dans ma mechta", poursuit-il. Cette mechta n'est autre que le douar Ouled Salah, dont les habitants n'ont pour seul moyen pour s'alimenter en eau potable qu'une seule et unique source. "Elle ne suffit pas bien évidemment pour couvrir nos besoins quotidiens", déplore encore notre interlocuteur.
Avec le retour progressif des populations dans certaines régions qu'elles avaient quittées durant la période de la lutte antiterroriste, les sources d'eau existantes ne suffisent plus. C'est ce que note le P/APC de Texenna, qui recense une quinzaine de localités relevant de sa commune, qui risquent d'être confrontées dans les prochains jours à une situation plus complexe. Pourtant, toute cette région surplombe un grand bassin d'eau, le barrage de Tabellout. Mis en eau il y a moins d'une année, cet ouvrage hydrique est encore loin d'étancher la soif des populations limitrophes.
"Les habitants du centre urbain de Texenna sont alimentées en eau à partir de l'autre barrage d'El-Agram, mais le problème reste entièrement posé pour les localités rurales", souligne notre interlocuteur. Ce barrage est cependant prévu pour servir à alimenter six communes, qui ont finalement été retenues pour un projet qui est encore à ses balbutiements. Car à voir la lenteur qui caractérise les procédures d'inscription, d'étude et de réalisation de tout projet, à l'exemple même de ces opérations d'AEP, l'attente des populations de ces agglomérations (Texenna, Beni Yadjis, Ouedjana, Chahna, Djimla et Chekfa) risque bien de se prolonger dans le temps.


Amor Z.


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