Algérie

L'eau, la mer à boire !



Faible pluviosité, barrages asséchés, infrastructures insuffisantes, gestion aléatoire des ressources... autant de facteurs qui exposent le pays à une sérieuse crise de l'eau. Pour limiter, un tant soit peu, ses effets néfastes, le président Tebboune a ordonné, entre autres, la réalisation de nouvelles stations de dessalement.Pluviosité en deçà des espérances, surconsommation et gestion pour le moins inopérantes, le service public de l'eau connaît déjà des dérèglements qui risquent, à terme, de replonger le pays dans un stress hydrique encore plus accru.
Rien que pour cette année, le déficit en pluviométrie a fait en sorte que sur près de 80 barrages réalisés, seuls ceux de l'est du pays ont atteint une moyenne "acceptable" en termes de remplissage. Ceux du Centre et surtout ceux de l'Ouest n'arrivent toujours pas à dépasser le seuil des 20% de remplissage. La crise est déjà là. Elle s'est pointée alors qu'on n'est pas encore en pleine saison estivale et en période de grandes chaleurs. Face à la gravité de la situation, le dernier Conseil des ministres, tenu hier dimanche, a traité de cette problématique en annonçant de nouveaux projets dans le secteur afin d'atténuer même un tant soit peu la crise.
Lors de cette rencontre, le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, a remis sur le tapis le projet de création d'une Agence nationale chargée de la supervision de la gestion des stations de dessalement de l'eau de mer. Selon le communiqué du Conseil des ministres, cette agence sera mise sous la tutelle du ministère de l'Energie. Selon le même communiqué, le ministre des Ressources en eau a demandé de prioriser les projets qui concernent l'eau non conventionnelle, dans le but "de renforcer les réserves en eau potable et de rationaliser sa consommation". Dans ce cadre, le chef de l'Etat a mis en avant la nécessité de recourir aux stations de dessalement d'eau de mer avec la réalisation de nouvelles stations, "en tenant compte, a-t-on précisé, de la rapidité de réalisation et du choix stratégique des sites", et ce, "outre l'activation de toutes les lignes des stations de dessalement d'eau de mer en vue d'augmenter les réserves en eau".
Concernant l'irrigation des surfaces agricoles, il a été décidé lors du même Conseil des ministres d'"interdire l'exploitation des eaux souterraines dans la plaine de la Mitidja et leur utilisation exclusive dans l'irrigation agricole dans la région". Avec ces nouvelles décisions, même si d'aucuns parmi les spécialistes estiment qu'elles arrivent en retard, compte-tenu de la crise économique que vit le pays, donc de la difficulté d'engager des projets d'envergure, les pouvoirs publics comptent, enfin, se lancer dans un créneau longtemps "défendu" comme seul et unique recours pour faire face au stress hydrique que vit le pays, à savoir le dessalement d'eau de mer. Les prémices d'un été sec se présentent d'ores et déjà. La preuve en est la décision, toute récente, des pouvoirs publics qui ont opté pour des coupures cycliques de l'eau, provoquant une réaction des citoyens pas toujours indulgente. Ce qui a obligé les autorités à rétropédaler, avec le maintien, toutefois des coupures, notamment à Alger où plusieurs quartiers se trouvent privés d'eau au moins deux fois par semaine. Comment faire face à cette situation ' Comment pallier un déficit de la ressource ' Si des spécialistes de la question ont tiré la sonnette d'alarme depuis plusieurs années, les autorités quant à elles, ne réagissent que par intermittence. Soit lorsque la situation devient intenable comme elle l'est cette année. Les multiples études réalisées ont confirmé d'une manière unanime que l'Algérie est située dans une zone d'abord à faible pluviométrie, mais aussi exposée à toute sorte d'aléas qui affectent la ressource.
M. Mouloudj


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