Algérie

L'eau, l'autre enjeu



Le conflit russo-ukrainien a mis à nu la dépendance de l'Algérie vis-à-vis de l'étranger en matière de céréales. Les chiffres du ministère de l'Agriculture le confirment. L'Algérie importe 70% de ses besoins céréaliers. Entre 7 et 8 millions de tonnes de blé sont importées chaque année pour répondre aux besoins alimentaires de la population. La superficie agricole dédiée aux céréales est actuellement de l'ordre de 3,3 millions d'hectares. Une superficie qui nécessite une énorme quantité d'eau pour l'irrigation. Or l'Algérie connaît, ces dernières années une sécheresse inquiétante, due aux changements climatiques. Une situation qui risque d'assombrir la vie de la population, de l'agriculture et de l'économie du pays, d'autant que le secteur agricole, à lui seul, consomme près de 75% de l'eau utilisable contre 5% pour les cuisines et les ménages, selon le professeur Brahim Mouhouche. Pour faire face, le gouvernement a été contraint d'élaborer une stratégie à long terme d'autant que les taux de remplissage des barrages, en raison du déficit en pluviométrie, restent nettement en deçà des niveaux affichés avant l'année 2021. Un état de fait reconnu par Karim Hasni, ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique. Un taux de remplissage national, estimé à «près de 37%» par Karim Hasni qui s'exprimait lors d'une séance consacrée aux questions orales au Conseil de la nation, même si la répartition de la ressource varie d'une région à une autre. Aussi, pour assurer la sécurité alimentaire, le président de la République a ordonné, lors d'un Conseil des ministres, la multiplication de la production céréalière, notamment le blé dont on est le 2e plus grand importateur en Afrique après l'Egypte. Pour ce faire, il préconise une réorientation des efforts dans ce secteur, notamment dans le Sud du pays.Grâce aux réserves en eau que recèle son sous-sol, le Sahara peut être le nouveau grenier alimentaire du pays en triplant sa surface agricole actuelle. S'il est sec en surface, le Sahara abrite en sous-sol d'immenses réserves d'eau. Selon les estimations, le système aquifère du Sahara septentrional (Sass), qui s'étend du Maroc à la Libye en passant par l'Algérie et la Tunisie, renfermerait quelque 60 000 milliards de mètres cubes d'eau. Les plus profonds peuvent se trouver à deux mille mètres sous terre, mais les plus superficielles sont à portée de main, à une profondeur d'entre dix et trois cents mètres. Il suffit d'y creuser pour rendre soudain fertile son morceau de désert. L'exploitation de la plasticulture est une autre alternative. D'ailleurs, la politique sectorielle du gouvernement, dans le cadre du «Plan 2024», est concentrée sur l'investissement dans les cultures industrielles stratégiques dans le désert, pour atteindre 40 000 hectares de maïs, et réduire sa facture d'importation.
De ce fait, le choix des sites de mise en valeur et des méthodes d'irrigation, la maîtrise des apports d'eau et le suivi des périmètres irrigués doivent constituer les mesures les plus efficaces pour avoir une agriculture durable et productive.


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