Algérie

L'axe de la terreur



C'est pratiquement sans honte et avec indécence que l'Arabie Saoudite s'est transformée, au vu et au su de tout le monde, en agent d'Israël et des Etats-Unis. Si à l'époque du roi Fayçal elle a joué un rôle moteur dans l'augmentation des prix du pétrole, surtout lors de la Guerre d'octobre 1973 à la suite de laquelle un efficace embargo a été décrété en signe de solidarité avec le peuple palestinien et les Arabes en général, le wahhabisme post-Fayçal s'est totalement rangé du côté des ennemis du tiers-monde.Non seulement les successeurs du prestigieux souverain ont répandu leur idéologie obscurantiste à travers la planète, mais ils ont démantelé tous les programmes de développement des pays de l'OPEP en cassant les prix, notamment au début des années 1980, pour permettre aux Occidentaux de relancer leurs économies. Ils viennent de récidiver.
Ils ont fait chuter le prix du baril à moins de 40 dollars. Or, depuis deux mois, une reprise des cours a été amorcée et le baril a grimpé jusqu'à 80 dollars. Mais la joie a été de courte durée pour les producteurs. Les Saoudiens inondent à nouveau le marché, provoquant les remerciements et la joie de Donald Trump, qui annonce que le baril est tombé à 54 dollars. Un autre coup de poignard dans le dos des peuples du tiers-monde. Mais la conspiration anti-arabe et surtout anti-palestinienne va plus loin et prend l'allure d'une haute trahison. Le même Donald Trump, cité par la presse américaine, vient de déclarer devant des généraux américains : «Si vous regardez bien Israël, ce pays aurait de gros problèmes sans l'Arabie Saoudite.» C'est clair, net et précis. Le régime wahhabite est un sous-traitant des Etats-Unis et d'Israël pour le Proche-Orient. On l'a surtout compris depuis que Riyad a monté une coalition arabe pour agresser le malheureux Yémen.
A tort ou à raison, les Israéliens pensent que les rebelles houthis sont manipulés par Téhéran et les neutraliser signifierait mettre un frein aux ambitions hégémoniques de l'Iran chiite, contre lequel l'Arabie Saoudite sunnite est utilisée. C'est dans cette perspective que s'est consolidé l'axe Washington-Tel-Aviv-Riyad, surtout depuis l'arrivée de Trump au pouvoir. Pour cela, il a nommé son gendre Jared Kushner conseiller chargé du Proche-Orient. C'est un sioniste radical, grand ami de Benyamin Natanyahu, qu'il héberge chez lui chaque fois que le Premier ministre israélien débarque à Washington. Et surtout Kushner a tissé des liens étroits avec Mohammed Ben Salmane. D'ailleurs, le locataire de la Maison-Blanche se vante d'être derrière le coup d'Etat du palais qui a permis à MBS d'éliminer de la scène politique tous les autres princes saoudiens et même de dépouiller certains d'entre eux et de devenir prince héritier et homme fort de l'Arabie Saoudite. Il pourrait accéder rapidement au trône si l'on sait que son père est gravement malade. Mais la famille royale n'a pas dit son dernier mot. Pour l'instant, il est assuré de la protection américano-israélienne, ce qui le pousse à être arrogant et agressif et aller jusqu'à embastiller des centaines de militaires sans raison ainsi que des femmes qui militent pour leurs droits.
Se croyant au-dessus des lois internationales, il a poussé l'audace jusqu'à faire assassiner un journaliste opposant, Jamal Khashoggi, dans l'enceinte du consulat l'Arabie Saoudite à Istanbul. Là aussi, il a trouvé le seul Trump pour essayer de le défendre en cherchant à créer le doute sur sa responsabilité dans le crime, en dépit des rapports de la CIA. Depuis que son nom a été cité dans cette affaire, Mohammed Ben Salmane n'ose pas s'aventurer en dehors de l'Arabie Saoudite parce qu'il peut être arrêté dans n'importe quel pays. Il a décidé de visiter 6 pays arabes dans le but, sans doute, de faire un test. Si c'est le cas, ce sera sans conséquences parce que tous les dirigeants arabes ont des relations malsaines avec le droit et surtout avec les principes moraux.




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