L'avocat des familles des moines de Tibhirine a dénoncé jeudi lors d'une conférence de presse, le refus d'Alger de remettre aux experts français, des prélèvements réalisés sur les dépouilles des religieux assassinés en 1996.Me Patrick Baudoin, avocat des familles des moines, n'a pas hésité à évoquer une « confiscation des preuves » par l'Algérie, qui a refusé que le juge d'instruction français Marc Trévidic rentre en France avec les prélèvements réalisés sur les dépouilles des religieux assassinés en 1996, sur les hauteurs de Médéa.L'avocat a exprimé sa terrible déception ainsi que celle des familles des moines assassinés de voir les investigations bloquées par ce refus de transfert en France des prélèvements opérés par l'équipe du juge antiterroriste français. Ce dernier s'est rendu la semaine dernière en Algérie avec une collègue, Nathalie Poux, où ils ont assisté à l'exhumation des crânes des religieux, enterrés sur le site du monastère de Tibhirine.Si Me Baudouin a reconnu une certaine satisfaction d'avoir enfin pu avoir cette visite, il a déploré une situation vraiment plus inadmissible que jamais. « On est en train de nous priver des preuves qui ont été rassemblées, a insisté l'avocat des parties civiles. Il y a une confiscation de ces preuves par les autorités algériennes et donc une poursuite du blocage et des entraves que nous avons constamment rencontrées au fil de l'évolution de ce dossier, » a-t-il ajouté.Soupçons sur les services de sécurité algériensSelon l'avocat, « si ce blocage persiste on pourra en déduire que c'est une sorte d'aveu, de reconnaissance d'une implication des services algériens ». La thèse officielle d'un crime perpétré par des islamistes a été remise en cause et l'enquête envisage aussi la piste d'une bavure de l'armée algérienne ou d'une manipulation des services militaires algériens pour discréditer le Groupe islamique armé (GIA) ou se débarrasser des moines.Les expertises des crânes des moines, seules parties de leurs dépouilles retrouvées, avaient pour but de tenter d'éclairer les enquêteurs sur les conditions des assassinats, et notamment d'aider à établir si la décapitation a été réalisée avant ou après la mort des religieux. Une décapitation post-mortem pourrait accréditer la thèse d'une manipulation pour dissimuler les causes réelles de la mort et faire croire à l'implication des islamistes.
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Posté Le : 23/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Maghreb Emergent et agence
Source : www.maghrebemergent.info