"Nous avons atteint un point où l'armée est la seule qui soit capable d'imposer une discipline de travail et un planning. Il est regrettable de le dire, mais les choses sont ainsi", argue le ministre de l'Industrie pour expliquer sa position sur le sujet.Le ministre de l'Industrie et des Mines, Ferhat Aït Ali Braham, invité hier du Forum du journal El Moudjahid, a exprimé son souhait de voir certaines sociétés publiques rattachées à l'industrie militaire, pour, argue-t-il, "au moins rétablir une discipline et une vision plus cohérente de la gestion des complexe publics". Le ministre, qui, à l'occasion, a applaudi le rattachement de la SNVI à la Direction des industries militaires, indique que dans le cas où le ministère de la Défense nationale demanderait la reprise du complexe sidérurgique d'El-Hadjar, il ne dira pas non. Ferhat Aït Ali Braham a évoqué la nécessité de trouver un plan pour le complexe en question, adossé à la mine d'Ouenza.
Mais, a-t-il ajouté, "avec la gestion actuelle", il est difficile de donner une nouvelle vie au secteur, en général, et au complexe d'El-Hadjar, en particulier. "Il faut une discipline. Nous n'allons pas adopter le modèle égyptien, mais en Algérie, dans le privé et dans le public, ce qui manque le plus, c'est la discipline. Nous avons créé une industrie de rentiers", a affirmé M. Ferhat Aït Ali.
"Nous avons atteint un point où l'armée est la seule qui soit capable d'imposer une discipline de travail et un planning. Il est regrettable de le dire, mais les choses sont ainsi", a-t-il regretté. Le ministre soutient que "le privé a un impératif de rentabilité, mais il a aussi un appétit de gain qui dépasse de loin l'impératif de rentabilité.
Et le public est dans une logique de rente". Dans son intervention, le ministre de l'Industrie et des Mines a également abordé le volet lié à la révision des textes législatifs et réglementaires régissant l'investissement local et étranger. Il a, ainsi, insisté sur l'impératif d'établir des textes transparents, écartant l'implication des administrations dans l'acte économique.
M. Ferhat Aït Ali évoque la révision du code des investissements, la règle 51/49, les missions de l'Andi, la gestion du foncier et le droit de préemption qui demeurent parmi les principaux obstacles à l'investissement. Ces questions seront débattues lors des assises nationales sur l'industrie qui devraient être organisées à la fin du mois de mars prochain.
Le ministre de l'Industrie et des Mines a laissé entendre que le prochain cahier des charges pour l'industrie automobile sera très exigeant en matière de taux d'intégration. Il trouve surprenant qu'une quarantaine de constructeurs mondiaux choisissent l'Algérie pour faire de la fabrication automobile. "Il n'y a aucun pays au monde qui a reçu une quarantaine de dossiers de constructeurs automobiles en deux années", a-t-il relevé.
"En réalité, il s'agit d'une formule pour contourner les barrières douanières", a-t-il soutenu, indiquant que "le premier cahier des charges n'est pas conçu pour développer l'industrie automobile en Algérie, mais plutôt permettre à 2 ou 3 marques, qui ont été choisies d'une manière discrétionnaire, d'accaparer, par voie de monopole, le marché national, en exonération de tous droits et taxes".
Le ministre annonce que, dans le prochain cahier des charges, il posera des exigences "pour que les constructeurs automobiles apparaissent comme tels dès le premier jour". Le constructeur doit s'impliquer dans le pacte des actionnaires. "Il y aura un cahier des charges clair, net et précis, qui présente ce qu'est une véritable usine automobile selon les normes mondialement reconnues."
Le nouveau cahier des charges n'exigera pas des investisseurs étrangers de s'associer à un partenaire local, mais leur imposera un apport financier et technologique. "Nous n'obligerons pas l'investisseur à s'associer à un partenaire national, mais nous lui imposerons d'apporter leurs fonds et le savoir-faire, et que l'intégration se fasse dès le début, ne serait-ce que pour le carrossage", a-t-il précisé.
Le ministre estime qu'il n'y aura pas plus de deux constructeurs qui pourraient répondre aux exigences du cahier des charges. Concernant l'importation des véhicules de moins de trois ans, M. Ferhat Aït Ali indique que le citoyen doit savoir que la différence entre les prix des véhicules de moins de trois ans et ceux des voitures neuves n'est pas grande.
Meziane RABHI
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Posté Le : 19/02/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Meziane RABHI
Source : www.liberte-algerie.com