PrésentationAprès avoir connu un démarrage foudroyant, puis une activité intense de 1930 à 1939, l’aviation légère en Algérie est, en 1945, dans une situation dramatique. Pratiquement tous les avions ont disparu dans la tourmente après avoir été réquisitionnés et le pays est exsangue d’avoir supporté un effort de guerre considérable. En effet, après le Débarquement du 8 novembre 1942, plus de 16 % de la population européenne (176 500 soldats) et 2 % de la population musulmane (233 000 soldats) seront mobilisés. A la fin de l’année 1945, après six mois de paix, les soldats ne sont pas encore tous de retour et beaucoup d’entre eux ne reviendront jamais, ensevelis à côté des champs de bataille de Tunisie, d’Italie, de France et d’Allemagne.
De 1945 à 1954, l’Algérie connaît dix années de paix fragile. Le désir de voler se manifeste plus que jamais, de nombreux pilotes, hommes d’équipage et techniciens sont démobilisés et veulent continuer l’aventure aéronautique. Les aviations alliées ont laissé derrière elles une infrastructure importante qui peut être immédiatement utilisée et les dirigeants et les membres des aéro-clubs veulent revivre leur activité d’avant-guerre. Appuyée avec bienveillance par les pouvoirs publics, l’aviation légère renaît, les vols reprennent avec des avions nouveaux : les Stampe construits à Alger, les Norécrin et les Fairchild américains. L’engouement est toujours aussi grand, une vingtaine de nouveaux aéro-clubs sont créés jusque dans les plus petits villages. Dans l’Algérois, en Oranie, dans le Constantinois et au Sahara, des animateurs compétents et enthousiastes se dévouent sans compter pour la cause des aéro-clubs.
1954 voit les espoirs fondés sur la fantastique découverte du pétrole, puis le début des sept années de la guerre d’Algérie, terrible guerre civile, guerre de religion qui endeuillera des dizaines de milliers de familles en Métropole et en Algérie et qui se terminera de la manière la plus indigne, sans résoudre les problèmes qui se trouveront déplacés ailleurs et plus tard. Les aéro-clubs sont alors appelés à jouer un rôle social et économique de plus en plus important. Une nouvelle génération d’avions, surtout des Jodel et des Emeraude, s’ajoute au parc qui assure, en plus de l’école de pilotage, les évacuations sanitaires, les vols urgents et les trajets à longue distance. Plus de quarante aéro-clubs fonctionnent alors avec 2000 pilotes, hissant de nouveau l’Algérie dans les tout premiers rangs de l’activité aéronautique mondiale, jusqu’à la tragédie de 1962 qui cloue au sol et voue à la destruction près de 300
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Posté Le : 08/12/2007
Posté par : nassima-v
Source : www.editions-gandini.com