Algérie

L'aveu de Benbouzid



Ce n'était déjà un secret pour personne : la troisième vague de Covid-19 avait mis à nu le système de santé. La confirmation vient du premier responsable du secteur qui reconnaît des erreurs de gestion, notamment en matière de disponibilité de lits d'hospitalisation. Des structures de santé avec des taux d'occupation de lits très faibles ont refoulé des patients. Inacceptable pour le Pr Benbouzid qui appelle les gestionnaires à mieux se préparer à la quatrième vague, mais surtout à éviter de reproduire les mêmes erreurs.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - L'été dernier avait été cauchemardesque avec une explosion de cas de contamination au Covid-19, mais surtout les galères quotidiennes qu'ont eu à vivre les patients atteints et leurs familles. Pour pouvoir hospitaliser un malade, il fallait souvent faire du tourisme médical et transporter les malades d'une structure à une autre dans l'espoir de trouver un lit vide.
Dans certains cas, il fallait attendre qu'un patient hospitalisé perde la vie pour pouvoir hospitaliser un autre. De trop nombreuses familles ont vécu de véritables drames. Certains auraient probablement pu être évités. C'est ce qui ressort du constat fait par le ministre de la Santé qui révèle qu'une enquête réalisée dans un établissement public, en pleine troisième vague, a conclu que le taux d'occupation des lits le jour de l'inspection était de 26% par rapport à ses capacités.
Une situation déjà décrite au moment du pic de la troisième vague par de nombreux syndicats qui dénonçaient l'attitude de certains chefs de service qui avaient tout simplement fermé leurs services, refusant d'appliquer les directives de la tutelle qui demandait la mobilisation de plus de lits pour le Covid-19.
Pour le Pr Benbouzid, qui réunissait hier encore les directeurs de la santé mais également ceux des structures de santé, de telles situations ne peuvent être tolérées à nouveau, reconnaissant que «certaines erreurs rencontrées dans le passé étaient dues à la mauvaise gestion».
Sans détour, le ministre de la Santé les a mis en garde contre tout refus d'accueillir des citoyens au niveau des structures hospitalières qui, dit-il, sont dotées de « tous les moyens matériels et humains » pour faire face au virus. Idem pour les transferts qui se font sous prétexte d'inexistence de lits, comme c'est souvent le cas. Là encore, le ministre de la Santé presse les équipes de trouver des alternatives, affirmant que l'hôpital était tenu d'effectuer des appels pour garantir un lit au malade dans un autre hôpital en prenant en charge son transfert via ambulance. Ce qui fait visiblement rager le ministre de la Santé, c'est la disponibilité des moyens qui est en net décalage avec la qualité de la prise en charge.
Pour faire face à une quatrième vague dont les prémices se font déjà ressentir, le ministre a rappelé ses précédentes instructions relatives à la mobilisation d'hôpitaux et de services Covid-19 tout en maintenant une activité normale au niveau des services de lutte contre le cancer, d'obstétrique et de gynécologie, de réanimation, de chirurgie générale, d'urgence et de pédiatrie.
Les gestionnaires sont également tenus de constituer un stock de médicaments nécessaires, notamment les anticoagulants. Autre gros problème rencontré au cours de la troisième vague, le manque d'oxygène.
Pour éviter les drames de l'été dernier, le ministre de la Santé a demandé aux directeurs des hôpitaux de mobiliser un nombre suffisant de lits de réanimation et de s'assurer de la disponibilité des quantités nécessaires en oxygène médical tout en leur laissant la possibilité de recourir à des lits ordinaires de réanimation en cas de disponibilité des quantités suffisantes d'oxygène.
Objectif : éviter la panique engendrée par le manque d'oxygène qui avait poussé les familles des patients hospitalisés à courir dans tous les sens pour pouvoir trouver des bouteilles d'oxygène, devenues une denrée rare, ou encore l'angoisse qu'elles ont eu à vivre dans l'attente de l'arrivée d'un camion chargé de remplir des cuves d'oxygène vides.
N. I.


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