L'aveu

Il n'y a pas mieux placé que Mohamed Raouraoua, le puissant président de la FAF, pour dresser un constat sur la situation du football algérien. Et il l'a fait en avouant que celui-ci ne progresse guère et que nos clubs feraient mieux de se retirer des compétitions africaines, le temps de recharger les batteries et se mettre au diapason des autres pays africains.Ce qui n'a pas été du goût de certains présidents, subitement secoués par la triste réalité venant même de la bouche du premier responsable du football algérien. Dans un faux sursaut d'orgueil, ils sont sortis de leur coquille pour désavouer celui-là même qui a décidé de retirer nos jeunes de toutes les compétitions africaines. Une sage décision pour éviter à ces jeunes d'autres humiliations comme celle de nos U21 à la dernière Coupe d'Afrique des nations qui s'est pourtant déroulée en Algérie. Une sortie au premier tour sans la moindre victoire qui, à elle seule, résume l'état de cette discipline, partie depuis longtemps à vau-l'eau. Raouraoua a, au moins, le courage de faire un aveu lourd de sens contrairement aux responsables de nos clubs qui refusent de voir la vérité en face. Pourtant, elle est là, devant nos yeux et il n'est pire aveugle que celui qui refuse de la voir. Ne serait-il donc pas mieux de faire l'impasse sur ces compétitions, dans lesquelles nos clubs ne font pas le poids, et de se mettre au travail pour rattraper le retard accumulé durant plus de deux décennies, au lieu de se faire continuellement humilier ' Car le football africain a pris son envolée et notre pays est resté en queue de peloton, loin derrière tous les pays du Continent noir qui ont compris que la formation est le seul gage de la réussite. Mohamed Raouraoua a vu juste et a pris son courage entre les mains pour dire haut ce que les responsables de nos clubs pensent bas, mais le chuchotent à tout bout de champ sans avoir ce même courage de dire basta.