Algérie

L'avertissement!



L'avertissement!
L'attaque aurait provoqué d'«horribles» dégâts s'il n'y avait pas eu la vigilance d'un policierA deux mois des législatives, cette réalité interpelle la classe politique qui semble, dans sa globalité, évacuer le péril terroriste.L'attentat kamikaze avorté dans la soirée d'avant-hier, à Constantine, relance sérieusement le spectre de l'insécurité dans notre pays. Et plusieurs arguments viennent justifier amplement cette crainte, à commencer par le contexte dans lequel intervient l'attaque et la cible choisie. Le contexte est qu'il intervient à quelques semaines d'un rendez-vous politique de grande importante pour le pays, à savoir les élections législatives dont la date est fixée au 4 mai prochain. Depuis ces deux dernières années, l'Algérie fait de la régularité des scrutins un sacro-saint principe pour consacrer une démarche démocratique et assoir des institutions élues. Les pires moments qui ont marqué la scène politique nationale et régionale ces quinze dernières années n'ont pas empêché l'Algérie de solliciter l'urne pour élire ses représentants. On se rappelle du contexte explosif du printemps arabe qui annonçait un basculement du pays, une seconde fois, dans l'islamisme, mais cela n'a pas empêché l'Algérie d'organiser contre vents et marées des élections législatives en mai 2012. Au plan politique donc, ce coup de tonnerre dans un ciel serein sonne comme une violente alerte à l'adresse de la classe politique bercée par une relative accalmie. Une classe politique qui semble, dans sa globalité, évacuer le péril terroriste. Grave erreur tactique. Désormais, les partis sont sommés d'intégrer la menace terroriste dans leur vision. A deux mois des législatives, cette réalité interpelle et responsabilise davantage ces acteurs politiques face à l'islamisme violent qui met en péril la vie des personnes, leurs biens et le processus démocratique. Quant à la cible choisie par l'attaque d'avant-hier, un commissariat au centre-ville, elle renseigne sur la volonté féroce de nuire. En effet, selon le communiqué de la Dgsn, l'attaque aurait provoqué d'«horribles» dégâts s'il n'y avait pas eu la vigilance d'un policier en poste. C'est la preuve que les commanditaires de l'attaque avaient programmé un «coup d'éclat», susceptible de frapper les esprits et de signer par la même la présence effective de l'organisation criminelle Daesh en Algérie. Emportés par la promesse d'un Au-delà où sont projetées toutes les frustrations de ce bas monde, le kamikaze endoctriné se défoulerait dans une réaction vengeresse contre la vie de simples citoyens. Pour les observateurs, ce coup a été soigneusement préparé de longue date. Il faut rappeler à ce titre, que la même ville de Constantine a été le théâtre d'un assassinat d'un policier à la fin du mois d'octobre 2016, et l'acte a été revendiqué par Daesh. Les mêmes observateurs expliquent que le recours à ce type d'attaques est dû principalement aux revers successifs essuyés par les groupes armés à travers le pays où l'étau se resserre contre eux, grâce à une mobilisation des forces de sécurité. Il y a à peine quelques jours, 14 terroristes ont été éliminés par les éléments de l'ANP à Bouira. Acculés par les forces de sécurité, les groupes terroristes n'ont certes pas réussi à s'implanter véritablement en Algérie, mais gardent un haut degré de nuisance. Les annonces quasi quotidiennes par le ministère de la Défense nationale de saisies de stocks d'armes, de casemates détruites suffisent pour affirmer que la vigilance doit être de mise. Si l'on ajoute le contexte régional explosif avec le chaos libyen, l'anarchie qui règne dans la plupart des pays du Sahel et la fragilité en Tunisie, on est tenté de dire que la guerre contre le terrorisme a encore de beaux jours devant elle. Ce qui oblige et les services de sécurité et les citoyens à maintenir un degré de vigilance élevé, à concentrer leurs efforts sur le renseignement et à adapter les méthodes de lutte au nouveau mode opératoire avec lequel procède cette nouvelle faune de terroristes.


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