L'avenue "Souaga" de Khenchela ou le grand bazar de l'Aïd

KHENCHELA- Comme à l'accoutumée, l'avenue "Souaga", située en plein centre de Khenchela, s'est transformée, à quelques jours de l'Aïd El Adha, en marché fourmillant, attirant des acheteurs des quatre coins de la wilaya en quête de denrées diverses, mais surtout des articles nécessaires à l'accomplissement du sacrifice rituel.
Chaque coin libre de cette artère est squatté, jusqu'au dernier mètre carré, par des jeunes gens proposant couteaux de tailles et de formes multiples, outils de dépeçage de carcasses, charbon de bois, brochettes en métal ou en bois et autres braseros.
Ce sont le plus souvent des chômeurs et des petits artisans qui saisissent cette occasion pour se faire un peu d'argent. L'on affirme que cette activité de quelques jours permet même à certains "dégourdis" de se payer le mouton de l'Aïd.
Rencontré en train d'affiler couteaux, couperets et autres instruments tranchants, Abdelbaki, un des jeunes de cette place commerciale, affirme exercer cette activité depuis plusieurs années.
Plaçant une meule d'affûtage à l'entrée du local commercial familial, ordinairement spécialisé dans la fabrication et la vente de tamis, il affirme avoir reçu ce petit métier de son père qui l'avait lui-même pratiqué pendant deux décennies.
Cette avenue a de tout temps été une artère commerçante, ajoute Abdelbaki, citant son père pour souligner que par le passé, tous les artisans couturiers, tisserands, confectionneurs de kachabias et de burnous, tailleurs de bois, ferronniers y étaient concentrés.
Cette rue est également parsemée de vendeurs proposant, sur des tables, divers articles dont des pâtes traditionnelles (chekhchoukha, couscous, trida) dont la consommation est particulièrement appréciée en période de fête, ainsi qu'un luxe d'épices, de dattes, et autres friandises.
En temps normal, cette avenue devient chaque vendredi et samedi un marché de brocante où l'on peut trouver (surtout) des portables pour toutes les bourses, des vêtements et des chaussures d'importation ainsi que divers articles hétéroclites que l'on ne peut acheter nulle part ailleurs.
En pénétrant l'avenue des "Souaga", le visiteur est plongé dans une atmosphère grouillante, noyée dans des senteurs bigarrées de parfums de détergents, de viandes et de fruits, le tout ponctué des cris stridents des vendeurs vantant leur marchandise. Une atmosphère que semblent apprécier les nombreux citoyens qui y affluent quotidiennement par milliers, nullement gênés de devoir jouer des coudes pour se mouvoir.