Algérie

L'aventure au quotidien



L'aventure au quotidien
Sur nos plages, il est toujours impossible pour une femme de se baigner en bikini en toute libertéLes squatteurs des plages règnent toujours en maîtres et les prix de nos hôtels font froid dans le dos.La saison estivale 2017 s'achemine pour être semblable aux saisons précédentes. Le mois de juillet tire à sa fin et les bons échos ne parviennent toujours pas de nos plages et nos hôtels. «C'est le même topo!», résument ceux qui y ont fait un saut. Les plages sont toujours sales. Les squatteurs des plages règnent toujours en maîtres et les prix de nos hôtels font froid dans le dos. Ceux qui y étaient juste «pour prendre la température» et décider ensuite s'ils allaient passer la totalité de leurs vacances ici ou se rendre comme par le passé à l'étranger en quête de destinations de rêve, ont vite fait leur choix. C'est la Tunisie pour certains, la Turquie, l'Egypte et l'Espagne pour d'autres. Le coeur serré, Amirouche, qui s'est rendu en famille le week-end dernier à la plage de Palm-Beach, Staouéli à l'ouest d'Alger, nous relate son expérience. «Rien de spécial! Comme les années passées, j'ai été accueilli par le parkingueur (50 DA) et puis par le loueur de parasols et de chaises (400 DA)», a-t-il ajouté. Pour ce qui est de la propreté de la plage, Amirouche a dit qu'il préfère ne pas en parler. «Je préfère ne pas en parler. Car, jusqu'à présent je ne sais pas pourquoi la couleur de l'eau de nos plages n'est pas bleue comme les autres mers. Partout où je suis allé, la mer était bleue, sauf dans notre pays où sa couleur ne ressemble à rien!», déplore Amirouche. Sans trop verser dans la description, Amirouche préfère couper court. «En tout cas, c'est clair pour moi mes vacances je vais les passer comme d'habitude sous d'autres cieux, en Espagne exactement». Le tourisme en Algérie pour notre interlocuteur n'est pas pour demain. De son côté, Lynda, maman et employée dans une banque, jure qu'elle ne passera pas ses vacances au bled. «C'est évident que je vais me rendre à l'extérieur. En Tunisie ou en Turquie, je verrai après!». L'absence de commodités nécessaires pour passer de bonnes vacances dans notre pays, n'est pas le seul facteur qui pousse Lynda à opter pour l'étranger, souligne-t-elle. «Celui-ci arrive en deuxième lieu après la persistance de la mentalité arriérée de nos concitoyens», ajoute-t-elle. «Se rendre à la mer, suppose se baigner en toute liberté et se permettre toutes les folies. Or, sur nos plages, il est toujours impossible pour une femme de se baigner en bikini en toute liberté», dit-elle. Lynda qui est une adepte des réseaux sociaux nous envoie voir les campagnes de chasse aux femmes «nues» sur les plages que lancent le soi-disant clergé de Dieu sur terre. «Rien que pour ces menaces, je peux bouder éternellement les plages algériennes», dit Lynda, sur un ton coléreux. Comme Amirouche, Lynda trouve aussi tout à fait normal le fait que des Algériens se dirigent en masse vers la Tunisie pendant l'été. «Ces derniers n'auraient pas choisi de parcourir des centaines de kilomètres loin de chez-eux, s'ils avaient trouvé mieux dans leur pays», se désole-t-elle, concluant que les meilleurs jours pour le tourisme en Algérie ne sont pas pour bientôt, tant que les mentalités d'un autre âge sévissent encore et elles sont même encouragées par les pouvoirs publics. Dire qu'elles sont encouragées par les pouvoirs publics n'est pas du tout diffamatoire ou injurieux pour Lynda. «Car si ce n'était pas le cas, les auteurs de ces messages auraient été interpellés dans les minutes qui suivent la publication de leurs messages», a-t-elle argué. L'avis de Lynda, faut-il le souligner, est partagé par beaucoup d'Algériens, notamment sur les réseaux sociaux. Ces derniers qui ne semblent pas contents de la politique adoptée jusqu'à présent pour booster le tourisme en Algérie, ont trouvé hier dans les propos du nouveau ministre du Tourisme Hacène Marmouri un prétexte pour honnir tout ce qu'ils en pensent.Pour rappel, le ministre du Tourisme, au lieu de parler de sa stratégie pour développer son secteur, a versé dans le défaitisme et accablé ses prédécesseurs, en laissant entendre que les propos de ces derniers n'étaient que des paroles en l'air. Ainsi, il a, au lieu de rassurer les Algériens, fini par les inquiéter davantage et les encourager à continuer à se diriger vers l'extérieur du pays pour passer de bonnes vacances.


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