Algérie

L’avenir de l’Algérie vue par un chômeur diplômé



L’avenir de l’Algérie vue par un chômeur diplômé




L’avenir de l’Algérie est «sombre».

Le pouvoir en place est responsable de cette situation et les partis de l’opposition font partie du problème, estime Nawfel Chekaoui, coordinateur général du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (Cnddc).

Interview.

- L’Algérie vient de se doter d’une nouvelle Constitution. Un commentaire?

Un non-événement. Cela ne nous concerne pas parce que nous n’avons pas réalisé l’autosuffisance sociale. Un jeune ne peut pas penser à la Constitution, si les conditions d’une vie digne ne sont pas assurées.

- La situation économique du pays se dégrade de plus en plus suite à la chute des recettes pétrolières. Comment voyez-vous l’avenir?

Revenons d’abord à la période dite de l’aisance financière. Quand nous avons appelé au développement de ressources alternatives, le premier ministre nous a qualifiés de fauteurs de troubles. Et maintenant, après l’effondrement des prix du pétrole, ils nous demandent de serrer la ceinture. Nous leur répondons: «c’est vous la cause de la crise. Alors assumez vos responsabilités!»

L’avenir du pays est sombre si l’on garde les mêmes politiques. Nous allons revenir à l’endettement extérieur. La victime sera certainement le simple citoyen.

- Pensez-vous que les partis politiques de l’opposition jouent pleinement leur rôle?

Les partis politiques font partie du problème. Leur opposition est comique. Ils servent les intérêts du pouvoir et sont loin des aspirations du peuple. Je vous donne un exemple. Pourquoi le MSP et le PT ne se retirent pas du Parlement du moment qu’ils considèrent que le pouvoir est illégitime? C’est une opposition dictée par des intérêts partisans. Ces partis ne pensent pas au bien du peuple.

- Qu’est-ce qu’il faut faire, selon vous, pour aboutir à un changement politique et économique?

Le développement économique est lié au changement politique. Il faut d’abord mettre en place un Etat de droit basé sur la compétence et non pas sur le régionalisme et l’allégeance. Sur le plan économique, il faut encourager l’agriculture et l’industrie. Et il faut associer les jeunes dans la construction de l’Algérie de demain.

- Un dernier mot?

Nous dirons au pouvoir en place que la situation actuelle conduit inévitablement vers une explosion sociale. Nous, les militants des droits des chômeurs, nous continuerons à combattre pour une vie digne.

* Nawfel Chekaoui, 29 ans, est titulaire d’une licence en sciences juridiques et administratives de l’université Larbi Ben M’hidi d’Oum El Bouaghi en 2011.


Photo: ' Nous continuerons à combattre pour une vie digne '

Farouk Djouadi



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