Algérie

L'autre tragédie palestinienne



L'autre tragédie palestinienne
Ce camp symbolique qui porte les stigmates du massacre collectif de Sabra et Chatila n'en peut plus de vivre, dans l'indifférence du monde, particulièrement silencieux, l'autre tragédie à mille lieues de la Palestine occupée en victime expiatoire d'une « bataille qui n'est pas la sienne », selon le représentant de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Ahmad Majdalani. A Ghaza, des dizaines de personnalités politiques, dont les députés du Hamas, se sont rassemblées devant le Parlement pour demander, outre l'arrêt des tueries, que Yarmouk « soit un lieu neutre, à distance de la folie de la guerre ». De jeunes Palestiniens ont également bloqué l'entrée de la Croix-Rouge à Al Qods-Est, en soutien aux habitants de Yarmouk, abandonnés de tous. A un regard de Damas, les 20.000 réfugiés, pris entre deux feux, tentent de survivre à l'épreuve de force des belligérants qui tentent par tous les moyens de disposer du contrôle de ce verrou stratégique. Il est dans la ligne de mire de Daech qui rêve, selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, de « contrôler un secteur de Damas » pour y installer des bases. Dans cette optique, avec l'aide du Front Nosra, la branche syrienne d'Al Qaïda, une offensive a été déclenchée, le 1er avril dernier, faisant une trentaine de morts parmi les réfugiés et la fuite de 2.500 autres. Sept membres du principal groupe palestinien combattant Daech, Aknaf Beit al-Maqdess, ont été exécutés ou décapités. Partagé entre Daech, trônant sur les quartiers du centre, du sud, de l'est et de l'ouest, et les Palestiniens maîtres des zones du nord et du nord-est, le camp de Yarmouk est devenu le champ de bataille par excellence qui ne laisse plus place aux tergiversations ni aux divisions stériles. « La priorité est d'expulser et de défaire les hommes armés et les terroristes du camp. Dans les circonstances actuelles, une solution militaire s'impose. Ce n'est pas l'Etat qui l'a choisie mais ceux qui sont entrés dans le camp », a martelé le ministre syrien de la Réconciliation nationale, Ali Haïder, après une rencontre avec Ahmad Majdalani. Si jusque-là une intervention de l'armée syrienne est exclue, le régime se déclare toutefois « prêt à fournir des armes aux organisations palestiniennes ». Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Moqdad, cité par l'agence Sana, a souligné la « détermination de la Syrie et de l'OLP à combattre le terrorisme, qui s'est étendu aux camps des réfugiés palestiniens, notamment Yarmouk ». Un consensus entre les 14 organisations palestiniennes, hier, majoritairement favorables à Daech, est exigé pour chasser les groupes terroristes et assurer la sécurité du camp. Cette option, sérieusement envisagée, signerait un « changement important et un rapprochement avec Damas consentant des aides humanitaires et médicales aux frères palestiniens ». Il y a urgence en la matière. Dans cet « avant et après-entrée de Daech », évoqué par le représentant de l'OLP à Damas, Anouar Abdel Hadi, « la situation humanitaire totalement catastrophique » est jugée préoccupante par le commissaire général de l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens, Pierre Krähenbühl, pour les habitants qui « survivent à peine » avec 400 calories par jour. Ce qui nécessite un accès humanitaire pour fournir une aide « vitale », exigée par le Conseil de sécurité, appelant également lundi dernier à « protéger les civils ». Sous les balles de Daech, Yarmouk, qui crie famine, est prêt au combat de la dignité.




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