L'autre souffrance des cancéreux

En marge de la tenue des 7èmes journées de cancérologie de Constantine (JCC), organisées cette année sous le thème «Les cancers de la femme», des professeurs et des médecins constantinois, essentiellement des cancérologues, ont tiré la sonnette d'alarme, affirmant «que la situation des malades est catastrophique et alarmante». Ces praticiens spécialistes ont mis un accent particulier sur les problèmes que pose la radiothérapie et la pression exercée sur le service du CHU Benbadis de Constantine qui assure des prestations pour les malades venant des 17 wilayas de l'Est algérien, «dont très peu accèdent à la radiothérapie», ont-ils assuré.

Ainsi, d'après le Dr. Assia Bensalem du service oncologie du CHU de Constantine et membre du comité d'organisation de ces journées, «près de 10.000 nouveaux cas de cancer sont recensés chaque année au niveau du pays. Le thème que nous avons retenu cette année, a souligné cette praticienne, a été dicté par la croissance de la pathologie chez la femme car sur les 6000 malades provenant de ces 17 wilayas, et qui sont passées par notre service, 25 % ont des cancers du sein. Nous arrivons tant bien que mal à gérer cette situation, a-t-elle ajouté, et une pression terrible est exercée sur ce service qui se trouve au bord de l'asphyxie».

Sa confrère, le professeur Djemaa du centre anti-cancer (CAC), a, pour sa part, évoqué la pénurie des médicaments pour les cancéreux en disant notamment que «les cancéreux souffrent de cette situation. Dans des tentatives désespérées, certains vont jusqu'en Tunisie ou bien en France à la recherche des soins nécessaires, tandis que d'autres, restés au pays, meurent tout simplement parce qu'ils n'ont pas pu bénéficier des traitements à temps».

La mise en place d'équipes pluridisciplinaires constituées de radiothérapeutes, d'endocrinologues et d'assistantes sociales a été recommandée par nos interlocuteurs, lesquels ont également recommandé, dans le cadre de la lutte contre ce fléau, le dépistage précoce de la maladie. Enfin, dans leur grande majorité, les praticiens invités à ces journées scientifiques ont déploré également l'absence de centres antidouleur pour le traitement palliatif.

Organisées par la société algérienne d'oncologie médicale du CHU Benbadis et de la Faculté de médecine, les 7èmes journées internationales de cancérologie de Constantine se sont ouvertes vendredi 14 octobre dans la soirée au centre culturel Malek Haddad et dureront jusqu'au 16 du mois. Des spécialistes nationaux et étrangers (USA, France, Italie, Jordanie, Mauritanie, Tunisie, Egypte, Mauritanie, etc.) prennent part à cette manifestation. Au programme, une quarantaine de conférences traitant du dépistage des différents cancers qui touchent les femmes, de la prise en charge des malades ainsi que de toutes récentes méthodes utilisées dans les pays les plus avancés.