Depuis quelques temps, on évoque déjà l'avènement d'une troisième guerre mondiale. Bien que l'idée d'un tel scénario sinistre ne peut certainement pas être exclue, il y a des raisons de croire, cependant, que cette guerre mondiale dont on parle tant pourrait être d'un type différent : plutôt entre classes qu'entre pays.Vue sous cet angle, la troisième guerre mondiale se déroule déjà, et elle fait rage depuis des années : la guerre unilatérale néolibérale, transfrontalière de l'économie d'austérité qui est menée par la classe transnationale de l'oligarchie financière contre l'écrasante majorité des citoyens du monde, les 99%. La mondialisation du capital et l'interdépendance des marchés mondiaux a atteint un tel niveau que des affrontements militaires de grande envergure comme ceux des première et seconde guerres mondiales pourraient conduire à une catastrophe financière pour tous. Sans surprise, le réseau des élites financières transnationales, qui choisissent souvent depuis les coulisses les politiciens et les gouvernements, semblent être opposés à une autre guerre internationale qui pourrait paralyser les marchés financiers à travers le monde. Cela explique pourquoi les récentes agressions impérialistes ont souvent pris la forme d'interventions de type «soft-power» : révolutions de différentes couleurs, coups d'Etat politiques, guerres civiles provoquées, sanctions économiques, etc. Bien sûr, l'option militaire demeure lorsque les stratégies de changement de régime «soft-power» échouent ou s'avèrent insuffisantes. Cependant, même dans ce cas, tous les efforts sont faits (par les grandes puissances capitalistes) pour rendre ces interventions militaires «contrôlées» ou «gérables», c'est-à-dire limitées à un niveau local ou national. Alors que les guerres «contrôlées» ont tendance à protéger les fortunes des profiteurs de guerre et les bénéficiaires des dépenses militaires (principalement le complexe sécurité-militaro-industriel et les grandes banques), ils ne provoquent pas de paralysie des marchés financiers internationaux. Cela explique aussi pourquoi les grandes puissances mondiales comme la Chine, la Russie, l'Inde et le Brésil ont tendance à ne pas s'opposer plus fermement aux politiques d'intimidation des Etats-Unis. Les cercles oligarchiques de ces pays ont plus en commun avec leurs homologues des Etats-Unis et d'autres pays capitalistes qu'avec leurs compatriotes. « Qu'ils élisent domicile à New York ou Hong Kong, Moscou ou Bombay, les super-riches aujourd'hui constituent de plus en plus une nation à part entière, fait remarquer Chrystia Freeland, rédactrice de Reuters, qui côtoie les élites à travers le monde.
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Posté Le : 01/07/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : C A
Source : www.lnr-dz.com