Algérie

L'autre bataille des Sahraouis



«Si tel est le cas, et que des Sahraouis ont effectivement participé à cet enlèvement, ils l’ont fait à titre individuel. Comme pour n’importe quel pays, il y a des individus qui versent dans le crime. Mais cela ne veut absolument pas signifier que le Front Polisario est impliqué et entretient des liens avec le terrorisme et des groupes tel l’AQMI», a affirmé hier, dans une déclaration à El Watan, Mohamed Boukhari, représentant permanent de la RASD auprès des Nations unies, à New York.
«Il faut attendre la fin de l’enquête afin de tirer les conclusions, et prendre les mesures qui s’imposent», poursuit-il. Pour l’heure, les services de sécurité s’activent afin de rechercher les otages et leurs ravisseurs. «Si les investigations confirment la présence de concitoyens dans ce crime ou dans d’autres actes liés au crime organisé, nous allons les combattre», assure M. Boukhari. Toutefois, les autorités sahraouies n’en démordent pas quant à l’implication directe ou indirecte du Maroc dans cette affaire. «Nous n’avons pas de preuves définitives qui écartent ce scénario. Les éléments de jugement en notre possession dans le cadre de l’enquête et des investigations par les services de sécurité continuent avec pertinence», explique M. Boukhari, aussi négociateur à l’ONU. D’ailleurs, les dernières arrestations successives sont, selon lui, un démenti flagrant à toute la «stratégie et la campagne» menées par le régime marocain contre la RASD. «L’occupant veut ainsi obtenir le soutien des grandes capitales, en tentant de démontrer qu’elle est la seule force organisée capable de faire face à cette menace», accuse-t-il. Le ministre sahraoui de la Défense, Mohamed El Bahouli, abonde dans ce sens, imputant l’organisation de cette opération au Maroc.
«Les services de sécurité de ce pays sont derrière cet acte terroriste. Ils ont été surpris d’apprendre l’arrestation d’un groupe de criminels, soupçonnés d’avoir participé à ce rapt», a-t-il déclaré à la presse.  
«Cible du terrorisme transfrontalier»
C’est donc dans un contexte «régional» tout particulier que se déroule actuellement le 13e congrès du Front Polisario. Et la situation sécuritaire est au cœur de toutes les préoccupations menaçant la stabilité de la RASD. La prolifération de groupes armés dans le grand Sahara a ouvert un «nouveau front».
Et la présence active d’Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) dans le Sahel  fait de la RASD, «victime de terrorisme de l’Etat marocain», la cible du terrorisme transfrontalier.
Depuis le rapt, en octobre dernier, de trois humanitaires européens dans le camp de réfugiés de Rabouni, à Tindouf, localité dont la sécurité est du ressort de la responsabilité du Front Polisario, tous les yeux sont tournés vers le gouvernement sahraoui. Ce qui ne peut que susciter l’embarras du côté de la RASD. A un point tel que, interrogés et pressés de toutes parts, les officiels locaux se perdent en démentis et en approximations.
Cacophonie de déclarations et de commentaires
Une chose est sûre : le Front Polisario a procédé à l’arrestation d’un groupe lié à cet enlèvement et ayant des liens avec «le crime organisé» et «la contrebande». Pour preuve, la présence parmi ce groupe d’un «baron de la drogue malien», tué par l’armée sahraouie lors d’un accrochage.
Certains affirment, au contraire, qu’il aurait été arrêté. Une chose est sûre, cette personne aurait eu des liens avec les dernières activités criminelles qu’a enregistrées la région. Pour ce qui est des arrestations, le nombre de personnes appréhendées, leur nationalité, leurs activités restent incertains. Selon les déclarations du ministre de la Défense sahraoui, Mohamed El Bahouli, onze individus auraient été arrêtés depuis le déclenchement de cette affaire, le dernier d’entre eux étant un Sahraoui.
Ce dernier a été appréhendé jeudi dernier dans les territoires libérés. Toutefois, d’autres responsables avaient affirmé que le bilan des arrestations en rapport avec cet enlèvement était de douze personnes. Quant à leurs nationalités, on estime qu’il s’agit de Maliens, de Mauritaniens et de Sahraouis, sans toutefois préciser leur nombre. «Nous laissons l’enquête suivre son cours», se sont contentés de commenter les officiels de la RASD.


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