Algérie

"L'autoroute" maritime Est-Ouest




Ce n'est plus de la fiction. Les Algérois pourront, dès cette année, se rendre de Tafourah à Hussein Dey par bateau. L'embarcation s'arrêtera aux Sablettes avant de continuer vers Bordj El Kiffan et poursuivre jusqu'à Tamentfoust. Ce sera la première ligne de transport de voyageurs (cabotage national) par voie maritime. L'annonce a été faite en deux temps. D'abord, par le directeur des transports de la wilaya d'Alger, Rachid Ouezzane et complétée, en fin de semaine dernière, par le ministre des Transports, Amar Ghoul. «L'actualisation de l'étude du projet de la ligne de transport urbain maritime reliant le port d'Alger à Tamentfoust, dans la commune d'El Marsa réalisée en 2003, sera achevée d'ici deux mois. Cette ligne, qui sera dotée d'une extension vers Tipasa et Boumerdès, pourra être exploitée au cours de cette année», a révélé le directeur des transports. Le début d'un mode de transport de voyageurs qui pourra s'étendre, à terme, sur les 1 200 km de notre façade maritime et qui reliera les 14 wilayas côtières du pays. Les incidences d'un tel projet sont considérables. D'abord, cela décongestionnera nos routes. Ce qui contribuera à une meilleure fluidité du trafic routier réduisant du même coup les accidents. Un moyen qui fera gagner beaucoup de temps, donc de l'argent. Avec le stress en moins et un entretien allégé du réseau routier. Ce qui, surtout, créera des emplois et donnera un moyen supplémentaire à l'essor économique du pays. Car ce nouveau moyen de transport peut être étendu et développé aux camions de gros tonnage. Ce qui réduira le nombre de poids lourds sur les routes. Combiné avec l'essor du transport ferroviaire en cours, voyageurs et marchandises, les bénéfices qui en résulteront sur les plans économique et social sont indéniables. Plus précis, Amar Ghoul a annoncé que son département prépare actuellement le cahier des charges pour l'exploitation «par le privé dès 2015», des lignes de transport maritime des voyageurs entre les wilayas côtières. Ajoutant que ce nouveau moyen de transport sera «ouvert à l'investissement privé». Voilà qui va changer notre quotidien. Le tout agrémenté par une touche qui mérite d'être signalée. Il y a un deuxième objectif que souligne M.Ouezzane, «il s'agit également d'offrir des moyens de plaisance aux Algérois et aux touristes dans la baie d'Alger» dira-t-il. Quel beau paysage offre, en effet, la baie d'Alger vue de la mer. Retombées supplémentaires donc sur les loisirs et le tourisme. Pour avoir tant tardé à mettre en place cette manière de se déplacer le long de nos côtes, il y a eu forcément un manque à gagner accumulé durant un demi-siècle. Sans faire de procès à personne, il faut saisir cette occasion pour se convaincre des pertes que peut nous causer l'inertie sous toutes ses formes. Il ne faut surtout pas s'arrêter en si bon chemin. Il va falloir penser, vite si possible, à des stations de transport intégrées. En plus simple, il s'agit de faire en sorte de rapprocher, autant que faire se peut, les gares maritimes des gares routières et ferroviaires qui seraient desservies par les tramways, les autobus et taxis. Comme dans tout pays développé. Et si une telle politique de transports en commun est réussie, les Algériens trouveront plus avantageux de ne pas utiliser une voiture personnelle. Ce serait tout un «bouquet» d'avantages. Aux bouchons énoncés plus haut, la consommation en carburants (subventionnés) diminuera ainsi que la pollution de l'air. On peut même y ajouter le gain sur les dépenses de santé publique pour les maladies liées au stress sans compter celles causées par les accidents. Pourquoi n'y avoir pas pensé plus tôt' Une simple aberration certainement. Comme celle, par exemple, des usines de sucre après la suppression de la culture betteravière. Mais restons sur la bonne nouvelle de «l'autoroute» maritime!




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