Algérie

«L'automobiliste paie 45% de taxes»



«L'automobiliste est en train de payer 45% de taxes pour chaque opération de contrôle technique de son véhicule. C'est inadmissible. Quelle est cette activité de service où le citoyen paie 45% de taxes. ' C'est incroyable !»,  s'emporte Ali Touahri, directeur général du COTA, une Spa détenue à  hauteur de 70% par la société suisse SGS.  Rencontré, jeudi, au siège de son entreprise à  Rouiba (Alger), lors de la présentation de la nouvelle  station mobile de contrôle technique automobile, le conférencier  n'ira pas par quatre chemins pour fustiger les pouvoirs publics qui, depuis l'instauration du contrôle technique en juin 2003, n'ont pas augmenté les prix. «Nous avons les tarifs les plus bas dans le monde. A titre d'exemple, le contrôle technique automobile  revient à  85 euros en France et à  20 euros au Maroc alors que chez nous, il ne dépasse pas les 6 euros.» C'est ainsi que, les entreprises de contrôle technique automobile encaissent  642,57 DA pour une opération de contrôle technique d'un véhicule léger, 1285,14 DA pour un véhicule de transport en commun et 1927,71 DA pour un véhicule lourd (camion). Les tarifs toutes taxes comprises (TTC) d'une opération de contrôle technique, reviennent respectivement, à  1010 DA, 1919 DA et 2727 DA. C'est ainsi que l'automobiliste s'acquitte, lors de cette opération, de la TVA qui est de l'ordre de 17%, d'une taxe parafiscale (TPF) de 7%, d'un timbre de 10 DA pour les droits de paiement en espèces mais aussi d'une taxe sur le contrôle technique de l'ordre de 200 DA. Cette dernière a été rajoutée dans l'article 19 du Journal officiel n°78 du 31/12/2009.  C'est suite à  cette augmentation que le tarif de l'opération de contrôle technique est passé de 800 DA en TTC pour les véhicules légers fixé dans le décret exécutif de juin 2003, à  1010 DA en 2010. La taxe de trop La question qui s'impose est pourquoi toutes ces taxes à  l'adresse du citoyen conducteur d'autant plus qu'il est tenu de s'acquitter annuellement de la vignette automobile et de la taxe sur véhicules neufs s'il compte changer de véhicule. Le directeur général du COTA, qui interpelle les pouvoirs publics,  souhaite que la taxe de 200 DA soit supprimée et que l'Etat revienne à  un tarif de 800 DA en hors taxes sur toute opération de contrôle technique pour les véhicules légers. «Nous n'arrivons plus à  survivre avec cette concurrence déloyale et cette multitude de taxes. L'Etat est dans l'obligation de réguler cette activité et d'arrêter la délivrance d'agréments», affirme notre interlocuteur qui précise que l'activité des agences de la COTA est  passé de 85% à  55% à  cause de cette concurrence déloyale. Dans la wilaya de Blida,  pas moins de 35 agences de contrôle technique des véhicules ont été recensées alors que, soutient M. Touahri, nous n'avons besoin que de 5 stations pour toutes les opérations. Le conférencier  ira encore plus loin en déclarant  que plus de 900 lignes de contrôle technique sont pré-agrées dont 600  en activité et 300 en cours de réalisation pour un parc automobile ne dépassant pas les 3,6 millions d'unités en Algérie. «C'est une anarchie totale. Il faut mettre un terme à  cela. 400 lignes sont amplement suffisantes» se défend t-il. Le directeur général du COTA  affirme que les projets de son entreprise de réaliser des stations de contrôle technique fixes sont, aujourd'hui, suspendus. «Nous faisons 5 véhicules par ligne et par jour. Cela ne peut pas durer», dénonce t-il. Le directeur général du COTA annonce d'ores et déjà des actions afin de sensibiliser les pouvoirs publics. «Nous avons envoyé des lettres au ministère des Transports mais nous comptons, au nom de l'association des agences de contrôle technique automobile, nous réunir, afin de débattre de ce problème et pourquoi pas, organiser des journées de protestation», conclut notre interlocuteur.


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