Les concessionnaires de marques asiatiques ont été les plus touchés par la contraction du marché, leurs importations ayant reculé de 40 à 90% en valeur et en volume.La crise du marché de l'automobile algérien s'accentue en raison de la faiblesse de la demande. La facture d'importation des véhicules a reculé de 61% durant les quatre premiers mois de 2016, passant à 513 millions de dollars contre 1,31 milliard durant la même période de 2015, selon le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes, cité par l'agence APS. Quant aux quantités importées, elles ont baissé de près de 70% avec 33 363 véhicules importés entre début janvier et fin avril 2016, contre 106 846 unités sur les quatre premiers mois de 2015, d'après la même source.Les concessionnaires des marques asiatiques ont été les plus touchés par la contraction du marché, leurs importations ayant reculé dans une fourchette allant de 40 à 90% en valeur et en volume. Marché à saturation, baisse du pouvoir d'achat, nouvelles priorités des ménages orientées vers le mobilier, plusieurs facteurs justifient la chute libre du marché automobile. Mais ceci n'explique pas tout ! Après avoir publié en mars 2015 un nouveau cahier des charges sur l'activité de concessionnaire, le gouvernement, qui voulait réduire le déficit des comptes extérieurs, a annoncé le plafonnement de certaines importations à travers la mise en ?uvre du régime des licences d'importation.Une mesure qui intervenait dans un contexte de contraction des recettes pétrolières. La chute drastique des cours des hydrocarbures a aussi entraîné un déficit commercial de 13,7 milliards de dollars en 2015. Fixé initialement à 152 000 unités pour l'année 2016 pour un montant maximal d'un milliard de dollars, le contingent quantitatif d'importation des véhicules a été finalement réduit à 83 000 unités. L'annonce est venue assombrir l'horizon des professionnels du secteur automobile.Le ministère du Commerce a fait savoir récemment que 40 opérateurs sur 80 en ayant fait la demande bénéficieraient d'un quota d'importation. Grâce à ces mesures de durcissement du régime des importations, le gouvernement espère réduire la facture des importations de véhicules à un milliard de dollars en 2016 contre 3,14 milliards (265 523 véhicules) en 2015 et 5,7 milliards de dollars en 2014 (417 913 unités), selon une estimation du ministère du Commerce.On est bien loin des années fastes du marché de l'automobile rendues possibles par les augmentations de salaires et les rappels distribués généreusement par le gouvernement pour maintenir la paix sociale. En 2012, 605 000 véhicules ont été importés pour une facture de 8 milliards de dollars. L'année d'après, 550 000 véhicules ont été achetés pour un montant de 7,3 milliards. Fortement touchés par le recul drastique des ventes, certains concessionnaires prévoient déjà des plans sociaux en ces temps de vaches maigres.
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Posté Le : 31/05/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hocine Lamriben
Source : www.elwatan.com