Algérie

L'autisme bute sur la problématique de prise en charge



L'autisme bute sur la problématique de prise en charge
«Les travaux dans le domaine éducatif et pédagogique constituent des pistes d'intérêt majeur et nécessitent le développement de stratégies d'évaluation standardisées permettant de converger clairement sur un programme de prise en charge globale», insistent des experts. L'enfant autiste se distingue des autres par des signes avant coureurs atypiques. Il est calme, trop même, ou au contraire trop agité. Seuls les parents peuvent percevoir et décortiquer ces changements de comportement survenant avant l'âge de trois ans. Les spécialistes évoquent des troubles de comportement, de présentation variables avec l'absence de plaisir aux jeux, une orientation pour des activités répétitives. L'isolement du milieu sans réaction exprimée est encore l'autre caractéristique affirmative du sujet autiste en plus des troubles du sommeil ou de l'alimentation, et le retard dans l'acquisition du langage est autant perceptible à mesure de l'installation de la pathologie. «La présence d'un développement anormal ou déficient se manifeste avant l'âge de trois ans et agit sur trois domaines de la psychopathologie : interactions sociales, communication et comportement au caractère restreint, stéréotypé et répétitif», selon les termes de la classification internationale des maladies. Quand doit-on parler d'autisme infantile ' Les spécialistes l'évoquent quand des marques évocatrices sont exprimées dès les premiers mois de la vie, mais confirmés par l'apparition de signes de développement psychomoteur. Ses causes sont d'origines multifactorielles dont la composante génétique. Diagnostiquer cette maladie infantile interpelle en premier lieu les parents qui sont en première ligne «pour détecter des signes. Quoique ces derniers soient difficiles à détecter durant les premiers mois», alertent des médecins. «Seul un professionnel peut poser le diagnostic, après des tests, selon l'observation de symptômes bien spécifiques et clairement décrits», ajoutent-ils. Le diagnostic précoce permet une prise en charge rapide et fournira de meilleurs résultats. Mais avant deux années, diront les cliniciens, il est difficile d'affirmer un quelconque trouble de développement. Sur quoi repose le test ' Les médecins se basent sur plusieurs points : «L'entretien avec les parents pour tenter de rechercher des signes particuliers est la première démarche. L'étude des comportements de l'enfant placé en observation est aussi nécessaire puisque le clinicien pourra évaluer le développement psychomoteur de l'autiste.» Il est généralement demandé en complément une imagerie cérébrale par résonnance magnétique (IRM) et un électroencéphalogramme qui étudie l'activité du cerveau, outre un bilangénétique à la recherche d'une pathologie congénitale ou héréditaire. Pour être pris en charge, sachant que l'autisme ne possède pas encore de thérapie curative, l'autiste est contraint à l'admission dans un établissement spécialisé ou en associations organisées et assistées par les pouvoirs publics. «La prise en charge repose sur la psychothérapie de l'enfant avec des tentatives pour développer les relations sociales de l'enfant avec l'assistance du milieu familial.» En matière d'intégration dans les cursus scolaire, certains pays ont franchi un grand pas, comme en Grande-Bretagne où le taux est à 100%. L'Algérie fait des efforts en ce sens mais le manque de moyens contraint les enfants autistes à rester chez eux. Une place dans un centre de pédopsychiatrie demeure inaccessible pour nombre d'autistes. Les associations existantes disposent de moyens dérisoires malgré leurs efforts afin de répondre à toutes les sollicitations. Pour exemple, Constantine, deux centres, comme celui de Daksi, sont sollicités par une longue liste de malades et l'association Wafa des autistes qui se démène pour accomplir tant bien que mal sa tâche. Par ailleurs, des experts étalent la problématique de l'autisme qui englobe diagnostic, prise en charge et thérapeutique. Sur ce dernier point, ils avouent l'insuffisance quantitative et qualitative des moyens disponibles. «Peu de centres adaptés et spécifiques à la prise en charge», relèvent-ils avant de mettre au clair le manque auquel sont confrontés les jeunes enfants affectés, en âge scolaire ou adultes. Ces mêmes experts insistent sur «les travaux dans le domaine éducatif et pédagogique qui constituent des pistes d'intérêt majeur et nécessitent le développement de stratégies d'évaluations standardisées permettant de conclure clairement un programme de prise en charge globale». In fine, les déficits dans les différents domaines cognitifs caractéristiques pathologiques de l'autisme appellent un «objectif dans le développement d'acquisitions, dont le langage, la communication non verbale avec une éventualité d'acquérir de l'autonomie». Sortir l'enfant de sa bulle reste le défi des parents et associations avec le concours accru des pouvoirs publics.N. H.




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