Ainsi, Dinaw Mengestu était «un Américain à Alger» - c’est aussi un Américain à Paris, où il vit actuellement. Sous les auspices du modérateur, l’écrivain et journaliste Hamid Grine - ayant animé la conférence-débat dédiée à Dinaw Mengestu avec interactivité et dans une ambiance bon enfant - que Dinaw Mengestu était heureux d’être l’hôte du SILA 2011. Et c’était la première fois qu’il venait en Algérie. «Je suis à Alger pour trois jours. Je ne fais que rencontrer des gens intéressants et accueillants. Je vais garder une très belle image d’Alger. C’est la première fois que je viens en Algérie. J’espère que ce ne sera pas la dernière…» Dinaw Mengestu, qui n’est ni le fils ni le neveu du dictateur éthiopien, Mengestu Haile Mariam, est l’auteur de Les Belles Choses que porte le ciel et Ce qu’on peut lire dans l’air... Deux succès d’estime montrant et démontrant un réel trait cursif. Attention talent ! Ses auteurs «spirituels», dont il puise son inspiration et qui lui ont donné le goût de l’écriture, sont Frantz Fanon, James Baldwin, Léopold Sédar Senghor, Albert Camus, Shakespeare, Toni Morrisson ou encore Tayeb Saleh.
«Ce n’est pas seulement un auteur qui m’a donné envie d’écrire, mais la littérature dans sa totalité et celle de tous les recoins du monde. Toutes les cultures dépendent des histoires racontées. Aussi, les histoires ou les contes éthiopiens que mon père m’a racontés enfant sont aussi importants à mes yeux, en tant qu’écrivain, que les pièces de Shakespeare, les romans de William Faulkner, de Toni Morrison ou A la Recherche du temps perdu de Marcel Proust...» Il est traduit dans 15 pays, dont l’Italie, l’Allemagne, la France où il rencontre un engouement pour ses œuvres. Quant à l’ambivalence et autre dualité portant sur ses origines, Dinaw Mengestu rétorque sans ambages :
«Je suis complètement américain, et au fond de moi-même, je suis Ethiopien. J’ai le même visage que les Ethiopiens. Et quand, j’ouvre la bouche, je suis Américain. Aussi, on s’exprime dans la langue où l’on est à l’aise…» A propos de son écriture, il confiera : «Mon écriture est un partage et moyen de libérer mes pensées. J’écris juste pour moi. C’est pour changer ma vie. J’aime la littérature américaine et afro-américaine. La littérature, c’est aussi de la poésie. Je veux écrire sur quelque chose de beau comme la musique ou encore de la peinture…» De la littérature maghrébine et notamment algérienne, Dinaw Mengestu dira : «Malheureusement, il n’y a vraiment pas assez d’auteurs algériens ou maghrébins traduits en anglais. Ma première expérience de lecture d’un roman situé en Algérie, c’était avec Camus et puis, plus tard,j’ai lu et profondément admiré l’écriture de Tahar Djaout et bien évidemment aussi celle de Frantz Fanon. J’ai lu deux livres traduits de Tahar Djaout, une inspiration…»
Actuellement, Dinaw Mengestu a un livre en chantier. Il dévoilera en avoir écrit une dizaine de pages. Le sujet aura immanquablement un rapport avec l’Afrique. Il vit à Paris avec sa femme et ses deux enfants. «Je suis en paix avec moi-même à Paris. J’y ai découvert l’amour. Tout comme les personnages de mes livres, animés de grâce, d’espoir et de paix… Cela ne fait pas de moi un Français pour autant…», confiera-t-il non sans humour.
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Posté Le : 01/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : K. Smail
Source : www.elwatan.com