L'auteur de l'assassinat de Yasser Arafat identifié

« Lauteur de l'assassinat du défunt président Yasser Arafat a été identifié », a indiqué le général Taoufik Tiraoui, président de la commission d'enquête mise sur pied pour faire la lumière sur cette mort suspecte, affirmant qu' « Israël est responsable de cet assassinat » sur lequel les Palestiniens enquêtent depuis 2009. Mais, ajoute le général Tiraoui, « il faudra encore un peu de temps pour élucider les conditions exactes de cet assassinat ». M. Tiraoui, qui a fait cette déclaration à l'occasion du 11e anniversaire de la mort du leader palestinien, s'est, par ailleurs, abstenu de donner plus de détails sur l'identité de l'assassin et sur le déroulement de l'enquête, relancée en juillet 2012 par la veuve du défunt, Mme Souha Arafat, qui annonçait la découverte de polonium 210, une substance radioactive hautement toxique, sur des effets personnels de son mari. En novembre de la même année, la tombe de l'ex-président palestinien, à Ramallah, avait été ouverte et une soixantaine d'échantillons prélevés sur sa dépouille puis répartis pour analyse entre trois équipes d'experts français, suisses et russes.Les experts, mandatés par les juges français, ont à deux reprises écarté la thèse de l'empoisonnement et c'est ainsi que les juges en question ont prononcé en septembre dernier un non lieu sur cette affaire. La thèse de la « mort naturelle » est validée. Elle a été toutefois remise en cause par des experts suisses sollicités par Mme Arafat jugeant que leurs résultats « soutiennent raisonnablement l'hypothèse de l'empoisonnement » au polonium. Depuis le décès de leur leader historique, le 11 novembre 2004 dans l'hôpital militaire français de Bercy, nombre de Palestiniens accusent l'occupant israélien de l'avoir empoisonné. Certains soupçonnent aussi une collaboration palestinienne dans ce décès, sur fond de luttes de pouvoir. D'autres, - comme l'ambassadeur de l'Etat de Palestine à Alger, le Dr Aïssa Louaï -, estiment qu'il y a eu quelque part une complicité arabe dans cet assassinat au regard de l'isolement subi par l'ancien président après avoir été visé par plusieurs rumeurs. L'ancien président palestinien n'a même pas pu se rendre à Beyrouth, - en mars 2002 pour assister aux travaux de la Ligue arabe qui proposait une initiative de paix avec Israël -, faute de pouvoir obtenir la garantie d'un retour possible à Ramallah. Il aussi été empêché de prononcer un discours, par vidéoconférence interposée, devant les chefs d'Etat arabes. Le président libanais, Emile Lahoud, évoquait « le risque de brouillages israéliens pour une diffusion en direct ».L'existence « de problèmes techniques » a été aussi mise en avant. Malgré toutes les critiques et les difficultés, Yasser Arafat reste le symbole de l'unité palestinienne. À l'occasion du 11e anniversaire de sa mort, le mouvement Hamas a remis, mardi dernier, sa maison à Ghaza ainsi que des effets personnels à l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Cette maison est celle où l'ancien leader s'était installé avec sa famille à son retour dans les Territoires palestiniens en 1994, après des années d'exil. Il était alors le président de l'Autorité palestinienne, à cette époque basée à Ghaza. « Aujourd'hui, nos frères du Hamas nous ont remis la maison du symbole du peuple palestinien, Yasser Arafat, et nous espérons que ce sera un pas vers la fin de la division » entre le Hamas et l'Autorité et de fait entre la Cisjordanie occupée et la bande de Ghaza, s'est réjouit Zacharia al-Agha, un membre influent du Fatah et du Comité central de l'OLP. « C'est un jalon sur la route de l'unité de notre peuple, particulièrement au moment de l'Intifada d'El Qods », a renchéri Ghazi Hamad, un des leaders du Hamas.