Pour sa toute première réunion, hier, le nouveau gouvernement libanais a fixé le cadre de son action prioritaire. Le Premier ministre Nagib Mekati a déclaré, en présence du chef de l'Etat, Michel Aoun, selon l'Agence nationale d'information (ANI): «Nous avons beaucoup de travail qui nous attend et nous devons tous consentir des sacrifices...Le pays a besoin de mesures exceptionnelles...C'est vrai que nous n'avons pas de baguette magique. La situation est très difficile, mais avec une volonté ferme, de la détermination et de la planification, nous pouvons tous, en tant qu'équipe de travail, réaliser pour notre peuple une partie de ce qu'il espère.»La situation complexe et dramatique dans laquelle se trouve le pays du cèdre me remémore mes anciens compagnons, durant deux années, au sein de la rédaction de la revue Arabies (Le Mensuel du Monde arabe), Abbas Torbey, Antoine Jalkh, Samia Boustani et tous les autres, sous la direction paternelle de Yasser Hawary qui m'avait confié les pages culturelles. Sans doute, sont-ils cruellement éprouvés par le sort qui s'est abattu, ces temps derniers, sur le Liban auquel ils sont viscéralement attachés, par-delà les vicissitudes et les épreuves cruelles de la guerre civile. Il aura fallu des mois et des mois de tractations, de mises en garde internationales, de coups d'épée dans l'eau face à un magma politique en perpétuelle turbulence mais fortement ancré dans le paysage, au point que les manifestations les plus farouches n'ont pu en venir à bout. Et, finalement, un gouvernement est né, conduit par Nagib Mekati, dont l'expérience à ce poste aura prévalu pour surmonter les obstacles. Avec le soutien du président Michel Aoun, Mekati a formé une équipe économique de combat dont tout le monde espère que la Déclaration obtiendra le vote de confiance nécessaire devant le Parlement. Depuis le 4 août 2020, caractérisé par la tragédie de l'explosion dévastatrice au port de Beyrouth dont la capitale libanaise porte encore les stigmates, il y a eu la démission presque contrainte et forcée du cabinet Hassan Diab, suivie d'un étrange ballet de l'incertitude et de l'inaction, deux successeurs putatifs ayant essuyé les plâtres de l'échec, au grand dam du parrain français. L'atermoiement n'est pas resté sans conséquences puisque la crise économique est allée crescendo, la Banque mondiale parlant, excusez du peu, d'une des pires au monde depuis 1850. D'innombrables défis attendent la nouvelle formation gouvernementale mais le fait qu'aucun de ses membres n'est affilié à tel ou tel parti est, déjà, une sorte de promesse par laquelle on peut croire à un geste du Fonds monétaire international (FMI) qui permettra de desserrer l'étau de la misère dont souffrent les deux tiers du peuple libanais, toutes confessions confondues. Le pari du président Michel Aoun est, sur ce plan, méritoire. Il permet de sortir du bourbier dans lequel patauge le pays, en attendant que se dessine un consensus dont tout le monde dit qu'il est impossible mais auquel il faudra bien se résoudre, pour ne pas retomber aussi bas, lorsque viendra le temps, dans quelques mois, de procéder aux élections législatives de 2022. Une étape qui dira quelle chance a encore le Liban pour parvenir à un édifice constitutionnel complémentaire et non fragmenté. L'urgence, aujourd'hui, est de mettre fin, au plus vite, à l'effondrement de tout un pays, avec ses conséquences affligeantes pour tout le peuple libanais.
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Posté Le : 14/09/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Chaabane BENSACI
Source : www.lexpressiondz.com