L'attrait du marché algérien

L'économie algérienne s'applique à se diversifier. Et, par ricochet, à réduire, à terme, sa dépendance aux hydrocarbures. Les partenaires ne sont pas indifférents à cette volonté de transformation, soutenue par une politique affirmée d'ouverture à l'investissement étranger et par une restructuration interne du tissu industriel national. Une prédisposition à laquelle s'ajoutent d'énormes potentialités que recouvre le très ambitieux programme quinquennal 2015-2019 d'un montant énorme de 280 milliards de dollars. Un programme de développement auquel le capital étranger à travers des formules partenariales mutuellement bénéfiques prendra part si l'on en juge par les projets en cours. Il ne s'agit manifestement pas d'une phraséologie creuse. Le forum d'affaires algéro-turc, qui se tient en ce moment au Palais des nations dans le sillage de la visite du président Erdogan, promet de donner une impulsion nouvelle à la coopération économique qui a la singularité d'être assise sur une bonne entente politique entre Alger et Ankara. A la veille de cette visite, le ministre algérien de l'Industrie et des Mines, Bouchouareb, a, d'ailleurs, souhaité une « participation active » des entreprises turques dans la relance de l'industrie algérienne. Entre les deux pays, les affaires ne sont pas nouvelles même si elles demeurent en deçà du potentiel. Elles s'expriment dans la sidérurgie, le textile, le bâtiment. Les chefs d'entreprise des deux pays les porteront, à coup sûr, au-delà de ces secteurs au vu de la volonté partagée de densifier le partenariat. Tandis qu'un grand projet de réalisation d'un pôle industriel des textiles sera construit par une société mixte algéro-turque. Il ambitionne de réduire le recours à l'importation des effets vestimentaires. D'un montant de 155 millions de dinars, cet investissement créera 25 emplois au terme de sa réalisation qui se fera par étape. Le 10 novembre dernier, c'étaient les relations d'affaires algéro-françaises qui étaient à l'honneur à l'occasion de l'inauguration de l'usine Renault, près d'Oran, fruit d'un « partenariat gagnant-gagnant », selon la formule du Premier ministre Abdelmalek Sellal. Une acquisition réceptionnée en grande pompe sur fond de promesses de nouveaux projets. C'est dans ce contexte favorable que se tiendra les 1er et 2 décembre prochain à Alger une rencontre d'affaires algéro-française. Elle portera sur les opportunités d'affaires et d'investissement en Algérie, a indiqué la Chambre algérienne de commerce et d'industrie. Cette rencontre permettra aux opérateurs économiques des deux pays d'examiner la possibilité de créer des projets communs et d'échanger leur savoir-faire et leurs expériences dans plusieurs secteurs. Notamment dans l'environnement, les énergies renouvelables, les cosmétiques, la formation professionnelle, la logistique et les télécommunications. La diversification de l'économie va de pair avec la diversification des partenaires. Du 30 novembre au décembre, c'est une délégation d'hommes d'affaires britanniques qui est attendue à Alger. Une visite précédée par l'appel d'Abdessalem Bouchouareb, adressé dimanche dernier aux entreprises britanniques les invitant à investir davantage dans le marché algérien en dehors du secteur des hydrocarbures. Cet appel a été lancé lors d'une audience qu'il a accordée au représentant personnel du Premier ministre britannique pour la promotion du partenariat économique avec l'Algérie, Lord Risby, en visite alors à Alger. Ces investissements doivent aussi « garantir le transfert effectif de la technologie notamment par la formation et le savoir-faire ». Risby a manifesté son intérêt pour le processus de développement du secteur de l'industrie et des mines en Algérie qui augure « un avenir très prometteur pour le partenariat industriel entre les deux pays ». La visite de Lord Risby intervient en prévision de la tenue du forum algéro-britannique sur le commerce et l'investissement, prévu le 10 décembre prochain à Londres. Cet intérêt des partenaires étrangers pour le marché algérien se manifeste pendant que ce dernier opère un lifting dans les dispositifs réglementaires pour lever les entraves et améliorer l'attractivité.