L'ATTENTION

Comment peut-on mettre ces conseils en pratique ' Tout d'abord il me semble important de ne pas trop s'entraîner avant une compétition. Cela évite la fatigue et augmente ainsi le niveau d'attention au cours d'une partie. Nous avons interrogé une centaine de grands maîtres, maîtres et candidats maîtres sur la nécessité de la préparation le jour même de l'épreuve. La majorité d'entre eux (82) pense qu'il ne faut pas dépasser trente à quarante minutes. Ceci pour prévenir le surmenage et la surexcitation. Certaines personnes peuvent tirer profit d'une toute autre activité avant le match : une promenade, une sieste, du sport. Le maître Lutikov va toujours au cinéma avant une ronde. D'autres préfèrent la lecture. Les méthodes ont beau être différentes, elles tendent toutes vers le même but : « Oublier les échecs », comme le soulignait Tchekhover. Dans le cadre des compétitions par équipe, les rassemblements de joueurs et les analyses de parties peuvent avoir une influence négative. Ivanitski raconte qu'au cours des Olympiades de Tokyo, la délégation soviétique se réunit 22 fois. La 23e fois n'eut jamais lieu : l'équipe avait déjà perdu ! Un capitaine doit faire preuve de tact et d'un grand sens de l'organisation. Pendant des années, la préparation au championnat de Russie s'avéra inadéquate. Toutes les réunions se tenaient avant les rondes. Certains joueurs devaient attendre patiemment que les autres aient fini de s'entraîner. On leur donnait tellement d'instructions qu'ils en ressortaient l'esprit chargé et confus. Ces dernières années, une politique nouvelle fut adoptée. Il va sans dire que les résultats de cette compétition se sont considérablement améliorés.