Algérie

L'attaque qui sonne le tocsin



Le danger est d'autant plus sérieux que le retour de ces éléments de Daesh a une bien singulière particularité: il est téléguidé. La destination suggérée à ces terroristes est le Sahel.Un incroyable élan de solidarité s'est manifesté par des milliers de citoyens sur les réseaux sociaux, condamnant avec fermeté le lâche attentat contre des militaires en activité avant-hier à Skikda dans la région de Azzaba. L'attaque intervenue deux semaines après celle qui a coûté la vie à six soldats de la garde nationale tunisienne au poste frontalier de Ghardimaou, dans le gouvernorat de Jendouba, nous interpelle au plus haut sur la sécurité à nos frontières. D'où vient ce groupe de 15 à 20 terroristes qui s'est accroché avec l'armée' Ne s'est-il pas infiltré de Tunisie' de Libye' L'équation de la sécurité à nos frontières se pose de manière cruciale. Comme en 1989 avec la fin de la guerre d'Afghanistan et l'extinction de ce foyer djihadiste, l'histoire est un éternel recommencement. Avec la fin de la guerre en Syrie et en Irak, nous assistons cette fois encore à l'extinction de ces deux foyers djihadistes et faisons face au retour des éléments de Daesh entraînés et aguerris aux techniques de guerre. Ce n'est donc pas sans raisons que le chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah boostait ses éléments dans chacune de ses interventions ou des ses sorties sur le terrain, en insistant sur la vigilance et attirait l'attention sur les dangers qui guettent le pays aux frontières. Le danger est d'autant plus sérieux, plus grave que le retour de ces éléments de Daesh a une bien singulière particularité: il est téléguidé. La destination supposée, voire même suggérée en filigrane à ces terroristes était le Sahel. Les chiffres sont affolants. L'Algérie, qui n'a pas pour habitude de lancer de fausses alertes, vient encore une fois de tirer la sonnette d'alarme: Le péril Daesh frappe aux portes du Maghreb. Au moins 6000 terroristes idéologiquement préparés, entraînés aux techniques de la guérilla, suffisamment armés et maîtrisant parfaitement l'usage d'Internet et des réseaux sociaux sont sur le point du retour en Afrique. «L'Algérie qui maintient un haut niveau de vigilance sur son territoire et sur ses frontières (...) ne ménagera aucun effort pour promouvoir la coopération bilatérale et régionale autour de la lutte contre les risques véhiculés par les combattants terroristes étrangers», a averti le représentant du ministère des Affaires étrangères, Haouès Riache, lors de l'ouverture, à Alger, de la 11e Réunion annuelle des Points focaux du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (Caert).
Le no man's land désertique du Sahel, s'avère un lieu idéal pour la culture, l'entretien et au besoin l'exportation de l'islamisme violent devenu une véritable valeur marchande. Le terrorisme fait bien tourner le complexe militaro-industriel occidental, oriente des politiques et impose des décisions économiques. La situation est d'autant plus grave que cette fois-ci les portes du Sahel sont grandes ouvertes à partir du chaos libyen, de la Tunisie en convalescence ou du Mali, toujours en proie aux groupes djihadistes. De véritables zones de faiblesse aux frontières algériennes.


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