Algérie

L'assuré demeure l'unique perdant GENERALISATION DE LA CARTE CHIFA



L'utilisation de la carte «Chifa» et sa généralisation posent un problème national.
Si la satisfaction est totale pour les malades chroniques, elle ne l'est que partielle pour d'autres assurés sociaux qui soupçonnent une arnaque qui ne dit pas son nom. La mise en place en grande pompe de la carte «Chifa» ne fait pas que des heureux. Tayeb Louh, le ministre chargé de promouvoir l'opération, n'a pas ménagé les qualificatifs à une carte qui devait mettre un terme aux tracas des citoyens. Même si les directions locales relevant de son département continuent à faire miroiter les bienfaits de ce sésame, la réalité, elle tend à montrer le contraire.
Déjà pour l'avoir, nombreux sont ceux qui attendent des mois si leur dossier n'est pas rejeté pour un motif. La mise en place de la carte «Chifa» facilite à ne pas douter l'acquisition du médicament. Le patient perd dans l'affaire le remboursement de la consultation. Le gel, les dissolutions des services sociaux de la majorité des employeurs fait que les 20% du malade sont une dépense non récupérable.
Déjà qu'avec l'ancien système où la Cnas appliquait un barème de prix très en deçà de ce que débourse le malade chez le médecin, voilà qu'on lui soutire la totalité de ce qu'il paye.
L'ordonnance est gardée par le pharmacien. La disparition de la feuille de maladie puisque avec la carte «Chifa» seule l'ordonnance suffit pour se faire servir, facilite la fraude fiscale. Les médecins évitent ainsi l'unique document en mesure de déterminer leurs gains imposables. L'autre grande énigme reste cette décision de ne prendre en compte que deux ordonnances par trimestre.
N'est-ce pas une manière de demander au malade de programmer son état de santé. Cette restriction qui selon ses concepteurs visent à mettre un terme à l'abus dans le recours aux médecins, si cette tendance pouvait exister, n'est en fait qu'un moyen pour soutirer une énième fois aux assurés de l'argent.
Le salarié cotise plus que certains investisseurs. Son argent alimente les hôpitaux et participe à la survie de la gratuité des soins ou du moins ce qui en reste. Les hôpitaux et le secteur public dans sa globalité ne soignent plus. En plus de payer mensuellement sans être malade du fait du prélèvement à la source, l'assuré social est poussé dans ses derniers retranchements et se retrouve toujours dans l'obligation de recourir au privé pour le moindre signe de fatigue ou ennui de santé.
Exit le monopole hérité depuis l'indépendance, une ère où la cotisation revenait indirectement à l'employé dans le cadre de sa prise en charge par le secteur public. La carte «Chifa» et le tiers payant profitent aux pharmaciens qui perçoivent une prime d'intéressement quand ils avantagent le produit générique.
Quand on sait que beaucoup d'actes médicaux ne sont pas pris en charge, les analyses médicales, les radios, les médicaments à étiquettes rouges... on comprend pourquoi le département de Tayeb Louh persiste et maintient ce mode du tiers payant.
Ce monopole est maintenu parce qu'il renfloue les caisses de l'état quand d'autres les vident en mettant en place des opérations qui ne profitent qu'aux grandes boites auxquelles échoient les marchés.


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