Algérie

L'assurance, un acte civique '



On a beau dire que les Algériens n'ont pas la culture de l'assurance, le secteur des assurances, lui, se porte à merveille. Après une baisse du chiffre d'affaires en 2020 (125 milliards de dinars), piquant du nez avec un taux de près de 5% par rapport à 2019, causée notamment par le recul de l'activité économique nationale, impactée par les dispositions mises en ?uvre dans le cadre de la lutte contre la propagation de la Covid-19, le secteur des assurances s'est revigoré durant le premier trimestre 2021, avec un taux de croissance de 7,7% par rapport à la même période de l'année précédente. Même si la branche « automobile » se taille la part du lion, avec plus de 50% du chiffre d'affaires réalisé par les assurances, sur un plan global, le secteur tire son épingle du jeu dans un contexte de réticences des Algériens quand il s'agit de passer à la caisse pour le paiement de la police d'assurance. On le ferait à contrec?ur quand il y a obligation d'établir ce document. La situation est du domaine du naturel en temps normal, et on ne commence à s'arracher les cheveux, à revenir sur ce constat des Algériens qui boudent les assurances, que lors de la survenue de catastrophes de grande ampleur, comme les séismes, les inondations et les incendies, qui provoquent d'importants sinistres, à l'image des derniers incendies qui ont ravagé plusieurs régions du pays. Ce n'est que dans ces moments pénibles, souvent tragiques, qu'on est frappé par le faible taux des assurés dans les zones sinistrées, au regard du nombre des bâtisses effondrées suite à des tremblements de terre ou des exploitations agricoles et des maisons endommagées par les incendies. Dans ces moments-là, le débat sur la nécessité de promouvoir les assurances refait surface, pour se tasser après quelques jours, en attendant d'autres catastrophes. Tout le monde aurait trouvé son jeu dans ce décor ' Les assurances n'auraient pas trop à faire pour indemniser les sinistres, vu le faible taux des assurés, mais ce n'est pas le cas de le dire pour le Trésor public, qui viendrait en intermédiaire assister les sinistres non assurés et puiser dans ses caisses pour réparer les pertes. Est-ce le rôle d'assureur joué par le Trésor public qui encourage la non-assurance ' Bien sûr, le Trésor public est toujours appelé à la rescousse pour indemniser les victimes des catastrophes, mais la charge serait diminuée quand le coût des sinistres est partagé avec les assurances. Faut-il songer, ainsi, au retrait du Trésor public de toute intervention directe en matière d'indemnisation en cas de catastrophe, comme le plaident les assureurs ' Plus facile à dire qu'à faire. Car, face aux victimes des sinistres, notamment quand ils sont nombreux, l'Etat ne peut pas se débiner face à ses responsabilités. Abandonner des sinistrés dans ces moments difficiles serait une catastrophe plus difficile à supporter que tout le mal causé par la nature. Que faire alors ' Le Trésor public, avec ses réflexes d'assureur gratuit, encourage beaucoup d'Algériens à ne pas se faire trop de souci en cas de calamité naturelle ou d'incendie, mais les assureurs également ne sont trop offensifs pour les inciter à acheter des polices d'assurances. L'assurance, un acte civique obligatoire et indétournable '


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