Algérie

L'assurance de personnes, une branche en quête de vulgarisation Seule l'exigence du papier administratif (assurance voyage) teinte le créneau à Constantine



L'assurance de personnes, une branche en quête de vulgarisation Seule l'exigence du papier administratif (assurance voyage) teinte le créneau à Constantine
Photo : Riad
De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi

La baisse du chiffre d'affaires de l'assurance des personnes pour l'année 2012 a été fort perceptible en Algérie, selon le Conseil national des assurances (CNA). Un taux de 5% a sanctionné cette filiale du secteur, qui tarde à captiver des milliers de souscripteurs. L'année est plutôt maigre en adhésions dès lors que les profits de 2011 n'ont pas été réalisés en 2012, la courbe du chiffre d'affaires n'a fait que régresser. Si la centrale explique ce déclin par des facteurs liés aux procédures d'examen des dossiers des filiales pour l'obtention des agréments, outre la formation des ressources humaines, à l'échelle locale une seule lecture est faite par certaines économistes : «Le chiffre vanté de 2011 a été réalisé lorsque les crédits à la consommation était encore de mise.» Une corrélation intrinsèque entre ce paramètre et le nombre de personnes ayant souscrit à cette assurance. Pour cette période, Constantine a réalisé prés de 900 millions de centimes avec «99,99%» par pure obligation de réunir la paperasse nécessaire à l'acquisition de crédit,
souligne notre même source. C'est dire que l'engouement n'est effectif que par exigence. Preuve en est «la part des assurances de personnes dans le chiffre d'affaires global du secteur ne dépasse pas le 1%», avance le spécialiste, estimant que la vulgarisation devra être élargie afin de persuader les personnes à s'assurer non seulement pour décrocher le quitus de l'assurance voyage, «document» indispensable, mais volontairement, en prisant les agents assureurs pour ce type de garantie vie. Constantine reste assez représentative avec Caarama, filiale de la Caar. Toutefois l'effet chiffré escompté n'est pas encore atteint. «Le créneau est en jachère. Le taux de pénétration demeure en deçà de la moyenne. Les compagnies d'assurances ne veulent pas amorcer un créneau au bénéfice ''incertain'', d'autant qu'aucune loi n'oblige un quelconque souscripteur à s'y plier», précise un cadre local employé dans une boite régionale. Ainsi un travail en amont est indispensable pour attirer du monde. Et dépasser le simple papier relatif à l'assurance voyage ou encore l'assurance crédit exigée par les banques. «Les citoyens n'ont pas acquis cette maturité de s'assurer volontairement sans contrainte administrative», relèvent certains agents que l'on a approchés.
Pour leur part, les citoyens estiment, à ce sujet, que les lenteurs administratives dans les fréquents remboursements des frais causés par les divers dommages constituent un frein. «La longue attente aux guichets pour se faire rembourser après un simple choc de voiture a découragé la population à songer à cette section d'assurance», avoue un chauffeur de taxi. Alors que, sur un autre chapitre, la donne «religieuse» est émise. «Pour l'inculquer un travail de longue haleine devra passer par des études sociologiques afin d'expliquer à la population l'intérêt à souscrire à l'assurance de personne. Et permettre au marché de multiplier ses chances d'atteindre un chiffre d'affaires satisfaisant. A commencer par accroître le nombre de filiales », expliquent nos sources, persuadées que le créneau ne pourrait voir sa courbe exploser avant 5 ans, et que le seuil du milliard de dinars exigé comme capital pour mettre sur pied une boîte du genre n'est qu'un semblant d'alibi. A cet effet ont-elles ajouté : «La problématique n'est pas fortement liée à cette fourchette imposée au départ. Les compagnies ne devraient pas tourner le dos à des bénéfices certains.» En définitive l'assurance des personnes se limite pour l'heure à des imprimés de conjonctures. La vulgarisation, quoique basée sur des donnes «arithmétiques», ne pourrait renverser la tendance en un temps réduit. La vraie raison est à chercher dans la mentalité des potentiels souscripteurs. La variété des produits proposés en matière d'assurance et le concept même d'assurance de personne sont à manier avec délicatesse pour espérer renflouer davantage les caisses des filiales lancées.


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