L'assurance contre les catastrophes naturelles boudée

Obligatoiredepuis septembre 2004, l'assuranceCAT/NAT (catastrophes naturelles), destinée à l'ensemble des propriétaires debiens immobiliers, ne draine nullement les foules. Les chiffres avancés à ladirection régionale de l'une des pionnières des compagnies d'assurance, enl'occurrence la CAAR, révèlent qu'au titre de l'année 2006, ce produit, conçuen tant que forme de solidarité nationale notamment après les inondations deBab-El-Oued en 2001 et le séisme de Boumerdès en 2003, n'a enregistré que 4.595polices pour les biens immobiliers et 1.055 pour les installationsindustrielles et commerciales, et ce pour les 14 wilayas de l'ouest et dusud-ouest du pays.  Selon le directeur régional de la CAAR, cesfaibles résultats s'expliquent par l'absence criante d'une culture d'assurancesen dépit des risques réels avérés. Cette tendance confirme bien le taux depénétration qui reste dérisoire et qui est estimé à seulement 0,002%. Enrevanche, l'Union des assureurs fait état de 2%, contre 6 et 8% respectivementpour le Maroc et la Tunisie. Ce déficit s'expliquerait en grande partie parl'intérêt affiché par nos voisins à l'assurance des personnes. M.Terbècheprécisera au passage que ces souscripteurs ne sont souvent contraints d'assurerleurs biens que pour finaliser une transaction ou pour les besoins de l'administrationdu fisc qui exige cette assurance.  Pour les citoyens, habitués à ne souscrirequ'à une police d'assurances par nécessité absolue, ce produit n'offre aucunegarantie notamment pour les propriétaires de biens immobiliers, qui considèrentque le fait qu'ils ne peuvent bénéficier des indemnisations que si la régionest déclarée zone sinistrée, ne les pousse nullement à se presser au portillondes agences d'assurances.