La branche automobile en Algérie constitue plus de 54% de la structure des revenus des assurances dommages.
Les automobilistes devront payer leur assurance auto plus chère dès la rentrée. A défaut de pouvoir augmenter les primes d'assurances, les assureurs de la place ont décidé de plafonner les remises sur les assurances tous risques autos. Un accord a ainsi été récemment paraphé par les 13 compagnies d'assurances que compte la place dans le double objectif de limiter les pertes induites par ces remises et mettre un peu d'ordre dans la politique des prix dans la branche qui constitue l'essentiel du chiffre d'affaires du secteur. Le document en question fixe à 50% les abattements sur les risques automobiles au profit des entreprises et à 30% les remises en direction des particuliers.
De l'avis d'assureurs privés que nous avons pu joindre hier, la branche assurance auto, plus particulièrement le segment tous risques, lequel n'est pas obligatoire pour les automobilistes, est régie depuis quelques années par une véritable guerre des prix. Une guerre des prix qui a engendré des remises promotionnelles sur les primes tous risques pouvant atteindre les 70%. Ce qui ne manque pas d'ailleurs d'engendrer des pertes aux compagnies d'assurances, particulièrement privées, lesquelles sont loin d'avoir les moyens de tenir tête aux grandes compagnies publiques dotées de plus grandes ressources.
Toutefois, si les assureurs évoquent des pertes susceptibles de contribuer au développement du secteur, ils sont moins prolixes à avancer des estimations du manque à gagner en matière de chiffre d'affaires. Pour le PDG d'Alliance Assurances, Hassan Khelifati, les compagnies du secteur ne disposent pour l'heure d'aucun chiffre précis ou officiel. Toutefois, il est, selon lui, toujours possible de tenter une évaluation approximative en prenant pour base de calcul des remises sur les primes d'assurances de l'ordre de 50% en moyenne. Au niveau d'Alliance Assurances, il estime perdre 3 milliards de dinars sur les 6 milliards de dinars que devrait lui rapporter la branche assurances tous risques automobiles. En extrapolant sur les 42 milliards de dinars que rapporte chaque année la branche automobile à l'ensemble du secteur, M. Khelifati pense qu'il faut s'attendre à une estimation analogue du manque à gagner sur le chiffre d'affaires du fait des remises.
Les pertes pour les compagnies sont certes importantes et n'arrangent au final aucune d'elles. Mais elles impactent aussi lourdement le développement du secteur. Car, faut-il le rappeler, la branche automobile constitue plus de 54% de la structure des revenus des assurances dommages. Aussi, le ratio primes/décaissement de la branche est le plus faible de la région Mena. En effet, les compagnies d'assurances décaissent pour chaque dinar de prime automobile entre 3 et 5 DA au titre des remboursements. Une situation qui ne manque pas de fragiliser les équilibres financiers des compagnies d'assurances, selon M. Khelifati, et de nuire, par ricochet, à la qualité de services. Il estime, dans ce sens, une augmentation essentielle des primes d'assurances dans la branche automobile, afin de mobiliser les fonds nécessaires à l'amélioration de la qualité de services, au raccourcissement des délais de remboursement et au lancement de nouveaux produits. Chose qui permettrait aussi d'alléger la domination de la branche automobile sur l'ensemble du secteur.
Le PDG d'Alliance Assurances pense, dans ce cadre, que le secteur a besoin de réformes dont les mécanismes commencent à se mettre en place, en matière de régulation et de supervision.
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Posté Le : 23/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Roumadi Melissa
Source : www.elwatan.com