l’association Nassim El Andalous

Fondée en décembre 1968, l’association a été créée grâce à la volonté de cinq mélomanes universitaires, passionnés, à savoir Yahia Ghoul et son frère Belkacem, Amine Ali Chawech, Mahmoud Bastaoui et Fethi Hamdi. Très motivés, mais surtout pleins d’ambition, les cinq jeunes ont toujours maintenu le cap malgré tous les problèmes auxquels ils ont été confrontés. Avant de se ressentir un penchant pour la musique andalouse, Yahia était pianiste. Il était inscrit au conservatoire municipal musical d’Oran. C’est grâce aux notions de base acquises au conservatoire que son apprentissage de la musique andalouse fut accéléré. En faisant connaissance avec Cheikh M’barek El-Mili, le parcours musical de Yahia a connu un élan remarquable. Transmettant sa patience à l’ensemble de ses amis, il réussit enfin à les convaincre de rejoindre son groupe. Au départ, ils étaient cinq. Ils répétaient leurs morceaux chaque soir au conservatoire municipal de la ville avant d’être délogés. Face à cette situation, les jeunes n’ont pas baissé les bras, ils ont continué leur travail à domicile avec un sérieux atypique. Comme nous le confirme d’ailleurs Yahia Ghoul, c’était lui le premier à introduire le solfège dans l’apprentissage de la musique andalouse. Il était à l’époque le chef de l’orchestre. Le premier prix a été obtenu par le groupe au festival de la jeunesse organisé en juillet 1969. Les succès se sont par la suite succédé. Hormis les nombreuses participations nationales de l’association, elle a également pris part à différents festivals et concours musicaux organisés à l’étranger, à l’instar du festival de Testour (en Tunisie) de 1973, où l’association avait reçu la médaille d’or, de même que des participations aux festivités du 1er Novembre organisées à Besançon et Clermont-Ferrant en France en 1982. L’association a également obtenu le prix spécial du Festival des arts populaires à Jarass, en Jordanie, en 1983, ainsi que des distinctions au Festival des cerises à Sefrou, au Maroc, en 1993 et du Festival de musique ancienne non occidentale à Utrecht tenu en Hollande en 1996 et bien d’autres. L’on saura que «l’année 1973 a été un tournant décisif pour l’avenir de l’association grâce à l’acquisition d’un local à Oran, qui sera définitif au siège de l’Automobile Club» (actuellement maison de jeunes, sis à 11, rue Cheikh-Mebarek-El- Mili), soulignera M. Yahia Ghoul. Depuis sa création, l’école de l’association a réussi à former près de 7 000 musiciens, dont certains sont devenus largement célèbres, à l’instar de Rym Hakiki. L’école enregistre annuellement une moyenne de 120 élèves inscrits aux différents niveaux pédagogiques. Pour fêter son 40e anniversaire, l’association a invité tous ses anciens membres. Lors de la cérémonie qui aura lieu au Sheraton d’Oran ce jeudi 19 février, des prix seront distribués aux lauréats de l’école. Le programme de l’anniversaire sera enrichi par des conférences portant sur différents thèmes ainsi que des activités musicales. Les responsables de l’association réclament davantage d’intérêt pour leur association, notamment le problème du local. Menacés de délogement, les responsables de l’association nous ont exprimé leur besoin d’acquisition davantage d’espace pour abriter le nombre croissant d’élèves souhaitant s’inscrire chaque année. Nos interlocuteurs précisent que «ce n’est que grâce à la bonne volonté des sponsors que l’école survit».