L'association "Iqraa" prévoit une baisse du taux d'analphabétisme à 10% à l'horizon 2015

La présidente de l'association "Iqraa", Mme Aicha Barki, a estimé mercredi à Alger que le taux d'analphabétisme en Algérie devrait baisser à 10% à l'horizon 2015.
Lors d'une journée d'étude pour la présentation des premiers résultats d'une étude sur la lutte contre l'analphabétisme durant les 50 dernières années, Mme Barki a rappelé la stratégie adoptée par l'Etat en la matière, soulignant que son association "a pris en charge l'alphabétisation de quelque 1.454.000 personnes grâce à ses activités menées à travers 952 communes".
Elle a appelé à cette occasion à la poursuite des efforts avec le soutien des institutions de l'Etat pour réduire le taux d'analphabétisme, à l'évaluation de la stratégie nationale, l'institution d'une journée nationale d'alphabétisation et la promotion des enseignants activant dans ce domaine.
Les résultats préliminaires de cette étude ont été remis à l'association "Iqraa" par des experts du Centre national des études et des analyses sur la population et le développement. Ces résultats devront servir de "référence", selon Mme Barki.
A cette occasion, des chiffres ont été présentés par Hocine Tahar qui a supervisé l'étude qui relève que le nombre de personnes analphabètes en Algérie a été estimé à 6 millions en 2008 soit 22% de la population.
Par ailleurs, l'Office national d'alphabétisation et d'enseignement pour adultes (ONAEA) prévoit une baisse à "moins de 18%" à la fin de l'année scolaire 2012-2013.
M. Tahar qui a rappelé que le taux d'analphabétisme est passé de 85% au lendemain de l'indépendance à 22% en 2008, a relevé que ces résultats avaient été réalisés grâce aux femmes notamment les rurales dont certaines ont obtenu des diplômes ajoutant que le taux des femmes voulant s'inscrire aux cours d'alphabétisation est passé de 31% en 1962 à 90% cette année.
Les wilayas de Djelfa et Tissemsilt enregistrent le taux le plus élevé d'analphabétisme, selon le même expert qui a ajouté que ce taux est plus élevé dans les villes de l'intérieur par rapport aux villes côtières.
Selon les chiffres présentés, le taux d'analphabétisme a connu une baisse sensible grâce aux efforts de l'Etat. Ce taux était de 74,6% en 1966, selon un recensement général de la population. (62,3% pour les hommes et 85,4% pour les femmes). Ce taux a baissé à 22,1% (15,5% pour les hommes et 28,9% pour les femmes), selon le recensement de 2008.
Ces chiffres montrent également le rythme de la baisse du taux d'analphabétisme qui était de 13,10% durant la période allant de 1966 à 1977 avant d'enregistrer une hausse de 1977 à 1987 et une légère baisse de 1987 à 1988 (11,70%).
Depuis, ce taux a pris une tendance haussière ce qui a permis de porter le taux d'analphabétisme à 22,1% en 2008.