Algérie

L?association Friderich Ebert ouvre le débat sur le projet de statut des journalistes



« La convention collective, le prochain combat des journalistes » Le projet du statut des journalistes présente des avantages, la convention collective doit compléter les lacunes », affirme le professeur Brahim Brahimi, docteur en communication et auteur de plusieurs ouvrages sur la presse en Algérie. Intervenant lors d?une conférence-débat sous le thème « L?exercice de la profession de journaliste en Algérie », organisée hier au siège de l?association Friderich Ebert à Alger, l?orateur précise que le prochain combat des journalistes, après la promulgation dudit statut, sera la convention collective qui devra définir le plan de gestion de leur carrière. Faisant une rétrospective de tous les textes régissant la profession du journaliste avant et après 1988, Brahim Brahimi indique que « l?élaboration du statut de journaliste est déjà une avancée pour une corporation ayant fonctionné durant plusieurs années dans l?anarchie ». Une situation où les professionnels de la presse exerçaient dans la précarité la plus totale. Il est anormal, indique-t-il, que les journalistes ne se sont pas mobilisés afin de faire adopter un tel statut définissant leurs droits et obligations à l?égard de leurs employeurs, au moment où toutes les autres professions disposaient déjà d?un cadre réglementaire. « Curieux paradoxe que celui d?une profession qui disposait d?un statut spécifique définissant le régime social et les relations de travail au sein des entreprises de presse (ordonnance du 9 septembre 1968) et d?une grille nationale des salaires organisant les plans de carrière (circulaire du 5 avril 1973) qui n?arrive même pas, aujourd?hui, à compter les siens », déclare-t-il. Il y a là, ajoute-t-il, une régression par rapport au temps du parti unique. Ce nouveau projet, élaboré par des représentants du Syndicat national des journalistes (SNJ) et ceux du ministère de la Communication (sous l?ère de Hachemi Djiar, ndlr), « est bon », estime-t-il. Il a le mérite, soutient-il, de définir le journaliste, la période du stage (12 mois) pour le nouveau journaliste, la clause de conscience et les droits d?auteur ainsi que la collaboration d?un journaliste avec d?autres organes de presse qui ne concurrencent pas l?organe employeur. « Concernant la période de stage, il y a quand même une défaillance. Le texte ne définit pas pour combien de temps cette période de stage pourrait être renouvelée dans le cas où la première expérience n?a pas donné satisfaction », souligne-t-il. La mise en place d?un plan de carrière est également indispensable, explique-t-il, car le journaliste ne doit pas rester figé au même niveau. « Il faut aussi que les rémunérations et le recrutement soient faits en fonction du rendement et de l?aptitude », insiste-t-il. Intervenant par la même occasion, Mme Salima Chorfi, juriste, a axé son intervention sur l?exercice du métier de journaliste à la lumière de la législation du travail. Elle estime, d?emblée, que les journalistes algériens, vivant dans une situation de précarité, n?utilisent pas tous les avantages que leur offre la législation du travail. « Il y a des garde-fous définis par la loi et qui ne sont pas exploités », dit-elle. En matière de recrutement, elle précise qu?il y a, dans la réglementation, uniquement deux types de contrat : le contrat à durée déterminée (CDD) et le contrat à durée indéterminée (CDI). « Le recours à un CDD sans justification est requalifié d?office par la juridiction pour être considéré comme un CDI », explique-t-elle. Concernant les conflits de travail, l?oratrice soulève un avantage important mais ignoré, en l?occurrence celui de bénéficier de l?assurance chômage. « L?employé victime d?une compression d?effectif ou licencié pour une autre raison a le droit de bénéficier de l?assurance chômage pendant 3 ans. Ce droit n?a jamais été demandé en Algérie, alors que les cotisations sont versées », conclut-elle.


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