L'association Djaber-Ibn Hayane tire la sonnette d'alarme

La peur d'une contamination par le coronavirus a dissuadé de nombreux donneurs du sang à se rendre dans les centres de prélèvement.La banque du sang de l'établissement hospitalier spécialisé (EHS) Dr-Benzerdjeb-Benaouda d'Aïn Témouchent fait face à une véritable pénurie. Le centre de transfusion sanguine de cet hôpital n'arrive plus à répondre aux besoins des malades qui sont hospitalisés. C'est ce qu'a révélé le Dr Agha Maaradj, président de l'association des donneurs du sang Djaber-Ibn Hayane, au niveau de la wilaya d'Aïn Témouchent, et qui vient de tirer la sonnette d'alarme, affirmant que le don du sang fait partie des actions de solidarité menées par les citoyens pour venir en aide aux populations des régions qui ont été touchées par les feux de forêt, mais aussi de l'élan de solidarité pour l'acquisition des concentrateurs et générateurs d'oxygène au profit des malades de Covid-19 hospitalisés au niveau des trois hôpitaux de référence d'Aïn Témouchent, de Hammam Bou-Hadjar et de Béni Saf.
À cette occasion, le Dr Agha a invité tous les citoyens des 28 communes que compte la wilaya à manifester le même engouement lors de la campagne du don du sang organisée en une journée par son association, soit hier samedi 11 septembre de 9h à 16h à l'hôpital Dr-Benzerdjeb d'Aïn Témouchent, tout en souhaitant que l'appel aura un écho favorable par les donateurs. Pour donner un aperçu sur cette situation qui prévaut à travers toutes les banques du sang de la wilaya et dont souffrent les malades en quête de poches de ce liquide vital, le Dr Maaradj a indiqué que son téléphone n'arrêtait pas de sonner durant toute la période allant du 15 juillet à la fin du mois d'août, avec le nombre d'appels de la part des proches des malades à la recherche d'une hypothétique poche de sang. "Nous faisons face à une véritable tension de la part des proches avec une demande sans cesse croissante qui pèse sur les centres de transfusion sanguine des hôpitaux. On peut dépanner un malade qui a besoin d'un médicament, mais lorsqu'il s'agit d'une pénurie de sang, on se retrouve incapable de sauver une vie", a-t-il regretté. Pour le Dr Agha, c'est là une occasion propice pour tous ceux qui peuvent offrir une poche de sang qualifiée de poche de la vie.
De son côté, Houari Othmani, chargé de la sensibilisation auprès de la même association, n'a pas caché que la conjoncture sanitaire actuelle est favorable avec le recul des chiffres en ce qui concerne le nombre des personnes atteintes de coronavirus et ce, comparativement avec la période d'avant qui a stoppé net les actions de don du sang à l'origine du déficit criant de ce liquide vital dont souffrent les nombreuses banques du sang des différents établissements hospitaliers et, par ricochet, les malades. Une conjoncture qui devra encourager les donneurs du sang à être nombreux lors de cette journée.
Dans le même sillage, le programme de l'association Djaber-Ibn Hayane prévoit des opérations similaires qui seront menées à travers les différentes communes, sachant que vendredi prochain ce sera au tour de Aïn Kihal d'accueillir la caravane organisée en collaboration avec l'équipe médicale de l'EPH Dr-Ahmed-Medeghri. Pour ceux qui continuent d'afficher leur crainte quant à un éventuel risque de contamination car on sait que donner son sang peut sauver la vie d'un patient, mais on ne connaît pas toujours le parcours de la poche de sang du donneur au receveur, le Dr Agha Maaradj a rassuré ces derniers que toutes les mesures de prévention sont garanties au niveau de l'hôpital Dr-Benzedjeb, du moment que l'opération de déroule en plein air face à la salle de conférences, selon le protocole sanitaire qui est imposé pour la circonstance et ce, en plus d'une auscultation et des analyses dont bénéficiera le donneur.

M. LARADJ