L'association des stomisés interpelle Benbouzid

Face à la pénurie récurrente de poches de stomie, l'association des stomisés de la wilaya de Béjaïa a décidé de saisir par écrit le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière afin de "remédier à cette situation". Dans son écrit, l'association souligne que "cette situation s'aggrave de jour en jour, et nous recevons à l'ASB des appels auxquels nous ne pouvons répondre". Ainsi, l'ASB alerte les autorités sanitaires centrales sur cette "situation alarmante" pour intervenir afin de mettre un terme à cette pénurie nationale et qui dure depuis des années.Pour souligner le calvaire qu'endurent les stomisés devant l'indisponibilité des poches de stomie, l'ASB fait part, dans son écrit, de cette catégorie de malades de recourir à "l'usage des sachets de lait, de bouteilles en plastique pour étouffer les bruits intestinaux et bloquer les odeurs".
Aussi, l'Association des stomisés de Béjaïa soutient que quand les poches pour stomisés sont disponibles, en quantité insuffisante, elles sont de "qualité médiocre". Autrement dit, l'important est de rendre le produit disponible et de meilleure qualité. L'association, créée en 2001, lutte pour se "maintenir à flot et garder l'espoir chez les stomisés de la région" grâce, selon elle, au réseau associatif étranger.
"Notre v?u est de voir ce problème réglé afin d'aborder les autres aspects de la vie d'un stomisé par leur formation contact, prise en charge des problèmes particuliers à chaque pathologie (cancers, colites, urologiques etc.)", lit-on dans le document de l'ASB. Pour ce faire, mettre en adaptation le système de santé pour chaque stomisé, l'ASB suggère au ministre de la Santé "la création d'un centre d'entéro-stomathérapie".
Sur un autre chapitre, l'ASB évoque le non-remboursement par la sécurité sociale des poches de stomie. Ainsi, elle demande au ministre de l'intégrer dans la nomenclature des produits remboursables par la sécurité sociale car, pour l'ASB, le stomisé peut être considéré aujourd'hui comme un malade chronique.

L. OUBIRA