Publié le 16.09.2024 dans le Quotidien d’Oran
par A. Z.
Faut-il voir en cette interdiction de commercialisation de la pâte à tartiner « El Mordjene » en France, et en Europe, une preuve d'un protectionnisme qui ne dit pas son nom ? Certains avis largement partagés y croient dur comme fer, la pâte à tartiner « El Mordjene » est victime de son succès. Un succès largement reconnu en France où les consommateurs ont affiché leur préférence pour ce produit algérien par rapport à d'autres produits locaux. A tel point que cela a fini par attirer l'attention des médias lourds, après avoir fait les choux gras de la presse écrite et le buzz sur les réseaux sociaux, qui lui ont consacré un temps d'antenne comme un phénomène (même si tous ceux qui y ont goûté le trouve bon) qui n'a pas lieu d'être quand on a (en France) des produits de même type de réputation mondiale.
Du coup, la France sort des tiroirs une législation qui interdit l'importation de cette pâte à tartiner. Il s'agit du règlement de l'Union européenne, dont les exigences prévues par les régimes d'exportation et d'importation applicables aux produits laitiers sont énoncées dans le règlement délégué (UE) 2020/760 de la Commission et dans le règlement d'exécution (UE) 2020/761 de la Commission, qui ont tous deux été adoptés le 17 décembre 2019. Plus précis, on avance dans ce sens l'article 20, troisième alinéa, du règlement 2202/2292 de l'Union européenne, qui montre que l'Algérie ne figure pas parmi les pays qui appliquent «un plan de contrôle des substances pharmacologiquement actives, des pesticides et des contaminants approuvé par la Commission», notamment concernant les produits laitiers. Selon des comptes rendus médiatiques, des containers importés d'Algérie se trouvent bloqués au port de Marseille en France, pour dire que l'interdiction a été mise en application avec une grande célérité qui révèle une volonté protectionniste visant à protéger et favoriser, avec effet immédiat, les producteurs et travailleurs français face à la concurrence.
C'est ce que relève le Dr Mustapha Zebdi, président de l'Association algérienne de protection des consommateurs (APOCE). Contacté hier par nos soins, ce dernier n'a pas mâché ses mots pour dénoncer une cabale publique contre un produit algérien qui se vendait, jusque-là, sans aucun problème depuis plusieurs années. C'est la preuve que le produit est sain, sinon on parlerait de graves défaillances du système de contrôle sanitaire français. Selon le Dr M. Zebdi, l'APOCE est en concertation avec ses partenaires pour prendre les décisions qui s'imposent. Nous avons défriché plusieurs pistes dans le cadre d'une riposte appropriée, nous a révélé le Dr Zebdi. Une affaire qui n'a pas fini de faire des vagues, pouvant constituer un incident commercial entre l'Algérie et l'Union européenne.
Une Union européenne qui reprochait à l'Algérie la limitation de ses importations, alors qu'elle n'accepte pas chez elle qu'un produit importé vienne concurrencer sa production nationale !
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Posté Le : 17/09/2024
Posté par : rachids