L'assistance indignée

Le colloque sur la langue amazighe et sa place dans les médias qui se déroule dans la ville d'Azazga, inauguré par le ministre de la Communication, Hamid Grine, avant-hier, laisse un goût de profonde amertume et a semé un sentiment d'indignation parmi les organisateurs et le public.Alors que le coordinateur scientifique, Belkacem Mostefaoui, exposait la problématique du colloque, la délégation officielle d'une quinzaine de personnes a quitté soudainement la salle. Premier geste d'inélégance envers les communicants. Comme un seul homme, la cohorte de journalistes (une quinzaine) a quitté les travées de la belle salle de conférences. Le ministre et les représentants des médias se sont retrouvés dans le hall d'un «atelier pédagogique» de la maison de culture, où une conférence de presse d'une trentaine de minutes a été improvisée.Pendant ce temps, le professeur Abderezzak Dourari présentait sa communication. Bouillonnant de colère, Belkacem Mostefaoui a informé le ministre qu'il a mis en place «un marché de vente concomitante» et que les conférences se déroulaient à l'intérieur de la salle et non pas à l'extérieur. Deuxième manque d'égards vis-à-vis des organisateurs du colloque. Pis, le point de presse s'étant terminé vers midi, le ministre, le wali, le président de l'APW de Tizi Ouzou, le président de l'APC d'Azazga, le directeur de la culture de wilaya, leurs accompagnateurs? Ainsi que les journalistes ont quitté les lieux pour se diriger vers le restaurant réservé pour l'occasion.Le colloque a été ignoré. Pendant qu'ils déjeunaient, des débats passionnés se déroulaient dans la salle. Quand, à 13h, les participants au colloque arrivèrent au restaurant, journalistes et officiels s'apprêtaient à quitter Azazga. Pourtant, entre ces deux parties, les questions et les réponses ont justement porté sur le professionnalisme et surtout l'éthique.