Algérie

L'Assemblée française observe «quelques instants» de silence L'horreur d'Alger fait réagir le monde



Toutes obédiences politiques confondues, la classe politique française a dénoncé, sans ambages, les attentats de Ben Aknoun et de Hydra. Majorité présidentielle et opposition de gauche ont momentanément mis en sourdine leur passe d'armes sur Kadhafi. Tout au long de la journée, l'horreur des hauteurs d'Alger était sur toutes les lèvres, supplantant la visite controversée du colonel Kadhafi à Paris. A l'Assemblée nationale, les députés de tous bords ont observé, debout, «quelques instants de silence» à la mémoire des victimes à la demande du président UMP Bernard Accoyer. Premier pays à réagir par le verbe, Paris a également été le premier Etat étranger à prendre contact avec Alger. Les débris calcinés brûlaient toujours quand Nicolas Sarkozy a téléphoné à Abdelaziz Bouteflika. Le chef de l'Elysée a condamné «sans aucune réserve» des actes «barbares, odieux et profondément lâches». Depuis la Meurthe-et-Moselle où il était en déplacement, le chef de l'Etat français a déclaré avoir exprimé à son homologue «l'amitié, la solidarité» des Français et de la France avec l'Algérie et les pays en lutte «contre ces lâches terroristes qui ne sont rien d'autre qu'une nouvelle forme de la barbarie humaine». Par la voix de Bernard Kouchner, le Quai d'Orsay a assuré l'Algérie de sa solidarité «dans cette épreuve», la population étant «une nouvelle fois frappée par une violence aveugle». Tutelle des services de sécurité et de l'antiterrorisme hexagonal, la ministre de l'Intérieur, Mme Michèle Alliot-Marie, a adressé un message à son homologue algérien, Noureddine Yazid Zerhouni. Elle y a renouvelé «l'engagement» de Paris à aider Alger «à lutter contre les auteurs de ces actions intolérables». Chez l'opposition, le langage était à la condamnation «avec la plus grande fermeté». Le premier secrétaire du Parti socialiste a dénoncé un acte aux allures de défi. «Ces attentats terroristes, par leur ampleur et par les cibles qu'ils visaient (...) marquent non seulement un degré supérieur dans l'horreur mais aussi un défi aux institutions algériennes et à la communauté internationale». François Hollande a demandé à la France d'assumer «toute sa part» dans le combat des Algériens contre le terrorisme. Le Parti communiste s'en est pris au terrorisme «lâche et insupportable». Un ton similaire a imprimé les réactions dans le reste du monde. La Présidence portugaise de l'Union européenne, qui vient d'organiser le sommet Europe-Afrique, a condamné avec fermeté «toute atteinte portée à la paix et la stabilité en Algérie». Au nom des «27», Lisbonne a indiqué vouloir «aider l'Algérie à arriver à une complète réconciliation» et «soutenir les efforts des autorités algériennes pour surmonter les souffrances terribles de ces dernières décennies». De l'autre côté de la frontière ibérique, le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a accompagné ses messages de condoléances à Bouteflika d'un renouvellement d'engagement pour une «collaboration et un soutien dans la lutte contre le terrorisme». De l'autre côté de l'Atlantique, le président américain George Bush et son épouse Laura ont présenté leurs condoléances aux familles des victimes de l'»horrible attentat». Au même moment, le porte-parole de la Maison-Blanche, Gordon Johndroe, condamnait un double forfait perpétré par «les ennemis du genre humain qui s'en prennent à des innocents». Il a assuré les Algériens et les Nations unies, en butte à une «violence insensée», du soutien de Washington. Le secrétaire général des Nations unies, dont une représentation algérienne - le Haut commissariat aux réfugiés - a été touchée, a condamné «dans les termes les plus fermes les attentats terroristes d'Alger». En fin d'après-midi, le chef du gouvernement italien, Romano Prodi, appelait à combattre «le terrorisme par tous les moyens».


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