L'assaut de la police contre les pro-Morsi pourrait mener à l'escalade (analyste)Egypte

L'assaut donné par la police égyptienne sur les deux places du Caire occupées depuis plus d'un mois par les partisans du président destitué Mohamed Morsi, pourrait mener à l'"escalade" et plonger le pays dans l'"incertitude", a estimé mercredi l'analyste Cherif Driss dans une déclaration à l'APS. L'intervention mercredi matin des forces de l'ordre égyptiennes contre les manifestants qui réclament le retour de Morsi, destitué le 3 juillet et arrêté par l'armée "risque de mener à l'escalade et ouvre la porte à toutes les incertitudes", a souligné M. Driss, enseignant à l'Institut des Sciences politiques de l'université d'Alger.Pour ce politologue, les Frères musulmans dont est issu M. Morsi, ont jusque-là manifesté pacifiquement pour obtenir le retour du président démocratiquement élu. Mais l'opération de la police soutenue par l'armée "ouvre une nouvelle page" et "peut amener les Frères musulmans à radicaliser leurs revendications".
Cette radicalisation, pourrait se traduire par la violence sur le terrain, a encore estimé M. Driss. "Une réaction violente de la part des Frères musulmans est redoutable. Tous les scénarios sont envisageables", a-t-il encore souligné.
A une question sur la décision des autorités au pouvoir en Egypte de lancer cette opération contre les manifestants, M. Driss a indiqué que le gouvernement en place "doit justifier cet assaut vis-à-vis de la communauté internationale" qui a déjà commencé à condamner le recours à la force pour disperser les manifestants.
Les forces de l'ordre égyptiennes ont donné l'assaut en début de matinée sur les deux places que les partisans de Morsi occupent depuis plus d'un mois à savoir Nahda et Rabaa al-Adawiya, faisant des morts et des blessés.
La confusion règne à propos du bilan de cette intervention : des médias parlent de 43 cadavres, les autorités dénombrent seulement 13 morts alors que les Frères musulmans font état de plus de 250 tués.