Algérie

L'assassin est passé aux aveux


L'auteur de ce crime odieux est un voisin de la victime, laquelle, selon le rapport d'autopsie, a été violée avant d'être étranglée.Suite au meurtre de la petite Salsabil, le procureur de la République près le tribunal d'Oran a tenu, lundi dernier, une conférence de presse où il a révélé les détails de l'affaire. L'enquête sur la disparition de la fillette a conduit les policiers sur les traces du principal suspect, Kh. A., 18 ans, qui n'est autre que le voisin de la victime. Arrêté, samedi dernier vers 19h30, il est passé aux aveux, déclarant avoir caché le corps dans un sachet en plastique avant de le jeter dans un coin isolé de la cité des Martyrs. Les enquêteurs se sont rendus sur les lieux, vers minuit, où ils ont découvert le corps enveloppé dans un sachet en plastique, au pied d'un immeuble.
En présence du médecin légiste et des éléments de la police scientifique, sous la supervision du procureur, il a été procédé à l'examen de la dépouille et de la scène du crime avec l'ouverture d'une enquête préliminaire. Selon les premières constatations des enquêteurs, Kh. A. a violé la victime, après l'avoir attirée dans son appartement. Par peur d'être découvert, il a étranglé Salsabil avec un sachet en plastique. Le rapport du médecin légiste indique que la victime a subi des violences sexuelles avec des traumatismes sur différentes parties du corps, ainsi que des traces de strangulation.
Selon la même source, il donnera aussi le nom de celui qui l'a aidé à transporter le cadavre dans une camionnette de marque Chana, un certain Ch. M., qui a été appréhendé, lundi dernier, à 1h du matin.
Le procureur tient à démentir les informations relayées par la presse selon lesquelles la victime a été balancée du sixième étage d'un immeuble ou qu'elle a été défigurée. L'enquête se poursuit et les mis en cause seront présentés devant la justice dès qu'elle prendra fin, ajoute le procureur. Le meurtre de Salsabil vient relancer derechef le débat sur la réhabilitation de la peine de mort. Comme à chaque affaire de crime crapuleux contre un enfant, les partisans d'une peine de mort effective se font entendre, aussi bien pour les cas de Houssam, Mohamed Yassine, Chaïma, Soundous, Hamza, Farid que de tant d'autres kidnappés, violés et assassinés. Au lendemain de la découverte du corps de la fillette et de l'arrestation de son présumé assassin, la rue oranaise a joint sa voix à celle de la famille de la victime pour demander que justice soit faite et que le coupable soit exécuté. Un appel a même été lancé sur les réseaux sociaux pour une marche, demain, à partir de la mosquée Ibn Badis, après la prière du vendredi, pour demander de lever le moratoire sur la peine de mort pour les assassins et kidnappeurs d'enfants. Si la rue se mobilise, la réaction du gouvernement n'est pas encore à la une de l'actualité. Son silence sur la demande populaire suggère plutôt un statu quo officiel déjà enregistré après chaque dossier criminel qu'un changement d'attitude et une prise de décision réactivant les pelotons d'exécution.
Le débat est revenu sur la scène publique à la faveur de ces crimes entre partisans et adversaires, le gouvernement laisse les événements provoquer la réaction populaire prenant le soin de canaliser la colère et de maîtriser les passions.
Rappelons qu'en 2017, et depuis Boumerdès, Ahmed Saï, le bâtonnier national, appelait le président de la République à gracier les condamnés à mort atteints de maladie, déclarant que ces derniers au nombre de 500, depuis 1993, vivent dans des conditions difficiles. Il a également demandé à ce que la condamnation à mort soit commuée en une peine de 20 ans de réclusion criminelle vu qu'elle ne pourra plus être effective en Algérie. De Bordj Bou-Arréridj, le SG du RND avait déclaré que la peine de mort devait être maintenue pour trois crimes : le rapt d'enfant, le détournement de l'argent public et les narcotrafiquants. Mais c'était avant de devenir Premier ministre. Le dossier de la peine capitale est et restera toujours au centre des débats en Algérie tant que le gouvernement n'aura pas, définitivement, tranché la question.
Saïd OUSSAD
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