Invoquant des raisons sécuritaires, plusieurs pays, à l'instar des Etats-Unis, de la France ou de l'Italie, déconseillent depuis quelques mois,à leurs ressortissants de venir en Algérie.Les recommandations émises par les chancelleries se sont accentuées avec le récent assassinat de l'otage français Hervé Gourdel. Ces mises en garde, quoi qu'elles vaillent, risquent d'entraver les activités scientifiques programmées par les établissements d'enseignement supérieur dans le cadre de la coopération. Pourtant, à l'université Mouloud Maameri de Tizi Ouzou (la wilaya où eut lieu l'enlèvement et l'assassinat du ressortissant français), l'activité scientifique n'a pas subi de revers. «Jusqu'à présent, nous n'avons pas eu à annuler ou reporter d'événement scientifique pour cause d'absence de chercheurs ou scientifiques étrangers. Nous avons l'habitude de travailler en prenant les précautions nécessaires», affirme Mitiche Mohand Djerdjer, vice-recteur chargé de la pédagogie à l'UMMTO, qui précise que la question sécuritaire se pose uniquement avec les scientifiques qui viennent pour la première fois à Tizi Ouzou, «Ceux qui sont déjà venus connaissent bien les lieux. Souvent, ils n'ont pas besoin de mesures exceptionnelles. Ils savent qu'ils n'ont rien à craindre».D'après M. Mitiche, la seule activité scientifique annulée est un colloque sur la population et l'enfance en Afrique, déprogrammée à cause des intervenants africains interdits de déplacement en raison de la propagation du virus d'ébola. «Il est vrai que les scientifiques étrangers viennent moins que durant les années 1970-80, mais il y a quand même une forte progression en matière d'échanges depuis les années 2000», insiste-t-il.De son côté, Yasmina Meddi, maître-assistante au département de géologie de l'université Houari Boumediène de Bab Ezzouar, craint que les allégations sécuritaires entravent le déroulement de l'événement qu'elle organise. Membre du comité d'organisation d'une exposition scientifique sur l'Ahaggar (massif montagneux dans le Sahara algérien), Yasmina Meddi appréhende l'absence de certains scientifiques européens qui «travaillent avec nous, pour certains depuis une vingtaine d'années». «Avant l'assassinat de l'otage français, les autorités de leurs pays leur ont déconseillé de venir», affirme-t-elle en expliquant qu'au départ, le séminaire sur la géologie fondamentale de l'Ahaggar est un événement national mais trois chercheurs (deux Français et un Belge) ont tenu à y assister.«Nous avons également des scientifiques marocains et égyptiens qui sont sur liste d'attente. Mais on est encore dans l'expectative», déclare l'enseignante. Cet événement scientifique qui devrait se dérouler du 9 au 13 octobre à Bab Ezzouar, puis à Tamanrasset pour mettre en relief les richesses géologiques de la région, risque de se limiter au volet séminaire à l'USTHB, sans une autorisation émanant de la wilaya de Tamanrasset. «Nous avons des contacts avec les autorités locales et nous espérons que l'accord sera donné pour l'excursion», souhaite Yasmina Meddi.
Posté Le : 01/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samir Azzoug
Source : www.elwatan.com