Algérie

L'ARTISTE PEINTRE ET CARICATURISTE, KHIREDINE DJEBARA, À "LIBERTE"



L'ARTISTE PEINTRE ET CARICATURISTE, KHIREDINE DJEBARA, À
Ancien élève de l'Ecole des beaux-arts de Batna, l'artiste plus connu sous le pseudonyme de Khirou, qui a pris part à plusieurs expositions individuelles et réalisé des décors, a déjà derrière lui un petit parcours chargé, dont il nous en parle dans cet entretien.Liberté : Quand est-née votre passion pour la caricature ' Aux beaux-arts 'Khiredine Djebara : Non pas du tout, ils n'enseignent pas ça, ce n'est pas sérieux ni officiel. Tout petit, je m'intéressais beaucoup au dessin, pas en forme de bande dessinée mais plutôt en dessins animés, et j'essayais de les reproduire. J'étais au primaire et vous imaginez que mes parents n'étaient pas du tout d'accord, il fallait que je m'occupe de mes cours, d'autant que le dessin était très mal perçu par mon père.Mais je n'en faisais qu'à ma tête. Même chose au collège, je dessinais durant les cours en cachette.Et vous avez rejoint l'Ecole des beaux arts.L'opportunité s'offrait et j'ai appris par des amis qu'un concours existe pour pouvoir accéder à l'Ecole des beaux-arts. J'ai été admis à l'école, en 2000, et je ne dirais pas que j'ai été un élève exemplaire, mais il y avait volonté de domestication.J'ai mis du temps pour m'adapter, mon malheur c'est que j'avais une autre idée de ce que peut bien être une Ecole des beaux-arts, j'étais idéaliste.J'ai terminé mon cursus en 2006, et si je ne devais garder qu'une chose de ce que j'ai appris, ce sont les techniques du dessin, de la peinture.On vous a enseigné la caricature aux Beaux-Arts 'Non, pas du tout. La caricature était en moi, j'aime faire autrement ; exagérer les traits, décaler, parodier... donner une autre dimension aux choses.Cela me donne plus de liberté, du moins c'est ce que j'essaie de faire en exécutant une caricature : traits, expressions et idée. Déformer pour arriver à une autre forme où l'on se reconnaît et les autres aussi se reconnaissent, ce n'est ni insulte ni péjoratif, mais juste une expression. Bien sûr, il faut avoir du talent, sinon on passe à côté et on devient incompris.En mars 2011, vous avez étés compris ou pas compris 'Les deux à la fois. C'était à l'occasion de la Journée internationale de la femme, lors d'une exposition réservée aux femmes à la cité universitaire. Parmi mes ?uvres, un dessin, il y avait une caricature où j'ai voulu montrer l'inégalité de chance en matière de recrutement, et j'avais mis en exergue un talon aiguille et le drapeau national. Un visiteur avait pris en photo le dessin et l'a déposé au bureau de l'association des moudjahidine qui a porté plainte contre moi, pour atteinte à l'emblème national. Une histoire de fous !Je me suis retrouvé devant le juge. Je m'en suis, certes, sorti indemne mais je garde un très mauvais souvenir, ça ne m'empêche pas cependant de continuer à m'exprimer librement dans mon travail.Avec le recul, j'ai plus confiance en moi, et je vois autrement les choses. Disons que j'ai gagné en maturité.Avez-vous des thèmes de prédilection 'Je pense que les meilleurs sujets sont ceux qui sont interdits, parce que ça implique transgression. Et c'est un peu ça aussi la caricature : exagérer les traits, tourner en dérision aussi ce qui semble être intouchable (hommes politiques, célébrités, etc.), sans tomber dans le cliché qui tue la caricature.NomAdresse email




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